Un règlement technique concernant l'emballage des boissons sera promulgué avant la fin du premier trimestre de l'année en cours. Ce texte déterminera les conditions d'emballage, les appellations des produits, la dénomination, le système d'emballage et les différents types de boissons. Le document a été élaboré par l'Association des producteurs algériens de boissons (Apab) et le ministère de l'Industrie, a précisé, hier, le président de l'Apab, Ali Hamani. Pour le recyclage de l'emballage, un atelier de réflexion sera organisé en collaboration avec la Société générale des techniques (SGT). Il s'agit aussi de trouver une forme juridique à une entité en charge du ramassage des déchets d'emballage. A ce propos, la SGT présentera le 24 du mois courant le projet. « Il n'existe pas d'usine de recyclage de PET (Performe et polyéthylène téréphtalate) en Algérie », a relevé Annette Freidinger, experte internationale en emballage auprès de l'Agence allemande de coopération internationale (GIZ), qui a réalisé le guide des bonnes pratiques de l'emballage pour le compte de l'Apab. Selon l'experte, le PET est l'emballage le plus utilisé dans l'industrie de la boisson en Algérie et dans le monde, car il assure une imperméabilité en empêchant le gaz carbonique contenu dans certaines boissons de s'en échapper et ne permet pas l'accès à l'oxygène en plus de sa stérilisation à froid. « Le froid n'est pas ennemi du plastique, c'est plutôt la chaleur qui l'est », a répondu Mme Freidinger, interrogée sur les avertissements circulant sur le net à propos de la nocivité de cette matière. Le problème en Algérie, selon les professionnels de la filière boissons, se pose dans le non-respect des normes de transport des boissons et des conditions de leur stockage : exposition au soleil et rupture de la chaîne de froid. Réponse d'Annette Freidinger : « Il y a coresponsabilité des acteurs de la filière dont le consommateur. » Concernant l'exposition des bouteilles d'eau minérale plate au soleil, elle a exclu tout risque de dégradation du produit à l'exception de son goût. Pour les boissons gazeuses, le risque est lié à l'évaporation du gaz carbonique et leur pénétration par l'oxygène. Ce sont les jus qui posent problème dans ce cas, selon les producteurs. Le guide élaboré par l'experte française sert au choix du couple contenu-contenant avec l'objectif d'orienter de manière technique les producteurs sur l'utilisation du procédé adéquat avec le type d'emballage, a expliqué Meriem Bellil, SG de l'Apab. Selon Mme Freidinger, « les entreprises algériennes de la filière boissons sont déjà prêtes pour l'international ». Pour le représentant de la Fédération nationale de protection des consommateurs (FNPC), Mohamed Toumi, « aucune plainte n'a été enregistrée sur le conditionnement ou l'altération des produits boissons en Algérie depuis la création de la fédération ». Toutefois, il déplore l'inertie des services de sécurité au niveau des barrages routiers, car des convois chargés de boissons non protégées y passent sans être inquiétés.