L'Association des producteurs algériens de boissons milite pour l'instauration d'un cadre normatif pour la production de boissons. C'est ce qu'a indiqué, jeudi, le président de l'association, Ali Hamani, lors d'une conférence de presse, organisée à l'hôtel Hilton. Le travail mené, en collaboration avec la GTZ/Deved, pour établir un référentiel normatif et dégager un label, incitant ainsi la profession à élever ses standards de qualité, est achevé. L'association, qui a tenu le même jour son AG ordinaire, annonce qu'un appel d'offres pour le recrutement d'un organisme certificateur sera lancé prochainement. Cette initiative va certainement combler un vide juridique en la matière qui a ouvert une large brèche aux amateurs et aux contrefacteurs. En effet, notamment en été, une multitude de marques de boissons, dont les conditions de fabrication, de conditionnement, de stockage et de transport sont douteuses, est proposée aux consommateurs. Des boissons, qui, une fois l'été et le mois de Ramadhan achevés, disparaissent des étals des commerçants. L'Association des producteurs algériens de boissons veut ainsi contribuer à l'assainissement du marché. L'Apab semble faire de la conformité des produits, du moins ceux de ses adhérents, aux normes de qualité universellement admises un enjeu. L'association évoque l'élaboration et la publication d'un premier manuel de traçabilité pour les boissons. Elaboré avec l'appui du programme algéro-européen PME II, il vise la mise en place d'un système qui, de par la rigueur de ses mesures, renforce la transparence des flux et devient, ainsi, un gage de sécurité alimentaire à même de rassurer le consommateur. Cependant, cette traçabilité semble avoir des limites, qui ne sont pas de la responsabilité directe des producteurs. Dans ce cadre, l'Apab demande de définir les limites de la responsabilité de stockage des boissons. En effet, compte tenu de la nature des produits et de leurs contenants, essentiellement des emballages en polyéthylène téréphtalate (PET), il est impératif de veiller scrupuleusement aux conditions de stockage. Toute négligence, telle qu'une exposition prolongée au soleil, ce qui est souvent le cas, ou une proximité de chaleur, peut entraîner une altération, voire une dégradation du produit. L'Apab n'a pas cessé d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur ce phénomène observé quotidiennement et que l'obligation de mentionner les consignes de stockage sur l'étiquette n'a pas pu endiguer. Or, la réglementation en vigueur tient le producteur responsable des conditions de stockage, malgré le passage de la propriété du produit au grossiste distributeur et au détaillant par la suite. Ali Hamani a indiqué que son association “a élaboré une approche juridique, en ce sens, portant propositions de mesures et l'a soumise au ministère du Commerce”. Par ailleurs, il a jugé positives les premières retombées de la première campagne médiatique d'information et de sensibilisation à la qualité, lancée l'année dernière et qui a coûté à l'association 4 millions de dinars. Des propositions pour booster les exportations hors hydrocarbures La filière boissons a exporté pour 28 millions d'euros. Cela peut paraître insuffisant, mais exporter en Algérie relève du parcours du combattant. “Il est plus facile d'importer que d'exporter”, a regretté un membre de l'association. Les rares entreprises algériennes capables d'exporter se heurtent à de nombreux obstacles administratifs, notamment la réglementation de contrôle de change de la Banque d'Algérie, jugée trop rigide. La Banque d'Algérie exige le rapatriement des devises dans un délai de 120 jours. Un délai trop court quand on connaît les conditions de paiement entre entreprises. Du coup, l'Apab souhaite des délais beaucoup plus étalés, à 180 jours par exemple. En tout état de cause, l'association a élaboré en 2011 un rapport d'études, proposant de nouvelles mesures pour le développement des exportations, avec un benchmark avec les pays voisins. Sur le plan fiscal, l'Apab propose une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) à 7% sur les produits alimentaires. “Seule mesure apte à amoindrir l'effet inflationniste engendré par l'envolée des prix des matières premières sur les marchés internationaux”, estime-t-on. L'association revendique aussi la suppression de la taxe sur l'activité professionnelle (TAP), “porteuse d'inflation et catalyseur du commerce informel et de l'évasion fiscale”. L'Apab plaide, également, pour l'activité des eaux embouteillées, la suppression de la redevance au titre de la concession commerciale et de la taxe due au titre de l'usage du domaine public hydraulique.