L'étiquetage en arabe était une condition sine qua non pour le dédouanement et l'introduction de ces produits sur le marché algérien. Mais cette mesure a été récemment annulée par le ministère du Commerce dans une instruction en direction des directeurs de commerce régionaux et de wilaya, selon le président de l'Apoce, Mustapha Zebdi. Une instruction, toutefois, qui ne s'applique pas aux produits alimentaires, agroalimentaires et périssables. « Heureusement que cela ne concerne pas les produits alimentaires. Mais c'est une mauvaise chose même pour les autres marchandises. Car cela ouvre le champ aux produits contrefaits. Sans cet étiquetage en arabe, nous ne pouvons pas être sûrs que le produit importé n'est pas contrefait », explique-t-il. Il précisera, toutefois, que les importateurs sont tenus d'accompagner leurs dossiers de dédouanement par un document dans lequel ils s'engagent à étiqueter les marchandises en arabe une fois ces dernières acheminées dans les entrepôts. « Avant cette mesure, les importateurs qui n'étiquetaient pas en arabe les produits importés payaient une pénalité de 200.000 DA. Toutefois, ils préfèrent payer cette pénalité que de faire l'opération à l'étranger, car cela leur revient beaucoup moins cher », explique le président de l'Apoce. L'engagement d'étiqueter en arabe remplace, selon Zebdi, cette pénalité. « Le problème, c'est que même si les importateurs signent cet engagement, il n'est pas certain qu'ils l'appliqueront. Il ne sera pas aisé de contrôler la classification de tous les produits importés sur le marché. C'est pour cette raison que nous pensons que l'annulation de cette obligation facilitera l'introduction en masse de produits contrefaits », souligne-t-il. Le président de l'Apoce rappelle que l'étiquetage en arabe est l'un des critères principaux de la conformité des produits. Or, avec cette annulation, il sera difficile pour le consommateur d'établir la traçabilité des produits importés. « Le Trésor public est également pénalisé puisque la pénalité de 200.000 DA est annulée de facto », précise-t-il.