Ce sont les commerçants, pour une fois, qui ont constaté des « anomalies » dans des produits alimentaires commercialisés sur le marché depuis le début du mois de Ramadhan. Il s'agit de pickles (condiments conservés dans du vinaigre) et des produits confits, tels les olives et les piments, qui, selon ces commerçants, sont issus de l'industrie informelle. « Ce sont ces commerçants qui ont alerté les autorités. Une enquête a été ouverte par les services de fraude. Selon les premiers résultats, des pickles seraient conservés dans des huiles frelatées », affirme le président de l'Association de protection et d'orientation des consommateurs (Apoc), Mustapha Zebdi, précisant que ces fabricants utilisent l'emballage de marques célèbres. Ces commerçants ne se sont pas rendu compte tout de suite de la « supercherie ». Les consommateurs non plus, car il est très difficile de faire la différence entre les pickles de bonne qualité et ceux contrefaits. Quoique des consommateurs aient relevé un arrière-goût acre et une odeur putride de certaines olives noires. « Il existe un moyen pour distinguer les produits alimentaires falsifiés. Il faut lire attentivement les informations sur l'emballage. Il y a une anomalie dans le code barre. 213, c'est le code inscrit sur l'étiquetage alors que le code barre de l'Algérie est 613 », a fait savoir Zebdi. C'est ainsi, d'ailleurs, que les commerçants ont découvert les pickles contrefaits. Ils ont trouvé étrange que le code barre soit modifié sur certains emballages. Néanmoins, l'Apoc reproche à ces commerçants de ne pas avoir découvert cette fraude plutôt, car ce sont eux qui connaissent tous les réseaux de distribution. « Certains commerçants travaillent aussi avec des réseaux de distribution qu'ils ne connaissent pas. Or ces réseaux inconnus activent le plus souvent pour des fabricants informels. Les commerçants, comme les consommateurs, ont un faible pour les produits à bas prix. Mais être contacté par des distributeurs pour leur proposer des produits à des prix moins chers que d'habitude, ça devrait leur mettre la puce à l'oreille », estime Zebdi, surtout quand il s'agit de produits faciles à fabriquer et qui ne nécessitent pas de gros moyens industriels. L'Apoc espère qu'avec l'application au mois de novembre du décret exécutif relatif à l'étiquetage et à l'emballage, il n'y aura plus de place pour les produits contrefaits sur le marché.