« La volonté divine a voulu que nous quitte la doyenne des moudjahidate algériennes condamnées à mort, ces combattantes que l'humanité a gratifiées de ses sublimes vertus et plus nobles valeurs et qui ont accompli leur mission de la manière la plus honorable », a écrit le président Bouteflika dans son message. Revenant sur le parcours combattant de la défunte, le Président a rappelé que « cette jeune Française venue en Algérie en 1948 a aussitôt constaté les souffrances, l'injustice, la tyrannie, l'ignorance, la pauvreté, et moult privations qui faisaient le quotidien des populations de ce pays. Elle n'avait pu admettre que de tels méfaits puissent émaner de ses propres concitoyens, déplorant que les valeurs de liberté, de fraternité et d'égalité prônées par la France n'étaient que des paroles feintes ». Et d'ajouter que « face à cette réalité inadmissible, elle prit l'engagement de se mettre du côté de la justice et de l'équité se démarquant de tout esprit d'appartenance ethnique ou géographique, clamant sa loyauté pour la seule légalité humaine et ses exigences de liberté, d'indépendance et de dignité de l'homme ». « Le déclenchement de la Révolution de 1954 ouvra pour elle de larges perspectives pour la concrétisation de son objectif. Elle rejoignit l'Armée et le Front de libération nationale défiant les supplices de la torture réservés aux moudjahidine qui tombaient entre les mains de l'occupant », lit-on dans le message du président Bouteflika. « Elle accomplissait les missions aussi sensibles que périlleuses qui lui étaient confiées en tant que Fidaia en apportant le soutien matériel aux moudjahidine et en offrant le refuge à ceux qui étaient recherchés jusqu'à son interpellation lors de la Grande bataille d'Alger », se souvient encore le président de la République, ajoutant que « la moudjahida avait subi lors de son emprisonnement les affres de la torture avant d'être condamnée à mort mais par la grâce de Dieu, la peine ne fut pas exécutée et elle eut le bonheur de vivre la consécration de son rêve de liberté et d'indépendance du pays qu'elle a aimé et pour lequel elle a combattu ». « Jacqueline a choisi au lendemain de l'indépendance de vivre en Algérie, la patrie qu'elle a contribué à libérer pour participer à sa construction et son édification par ses idées et sa plume. Ni les séquelles de la torture et de la détention ni l'effet de l'âge et de la maladie n'ont entamé sa détermination à donner le meilleur d'elle-même jusqu'à son dernier souffle », affirme le président Bouteflika. « Elle nous quitte ainsi avec le respect et l'admiration de tous les Algériens et avec la pleine satisfaction de l'œuvre qu'elle a vouée a l'humanité ». « La défunte compte parmi ceux qui ont choisi la voie de la justice en dépit des difficultés et des risques et dont la détermination n'avait d'égale que leur conviction profonde que la liberté, la dignité et la souveraineté étaient les droits légitimes des peuples. Ceux-là ne meurent jamais car leur mémoire reste vive dans l'esprit de tout homme épris de liberté », soutient le chef de l'Etat. « Tout en vous présentant mes condoléances les plus attristées et en vous assurant de ma profonde compassion, je prie Dieu Tout-Puissant d'accorder à la défunte Sa Sainte Miséricorde et de l'accueillir en Son Vaste Paradis et de vous prêter réconfort en cette douloureuse épreuve ».