Le gouvernement envisage d'adopter une nouvelle politique pour le financement du service public afin de ne pas alourdir davantage la charge financière du Trésor public dans un contexte de baisse des cours pétroliers, a fait savoir, hier, à Alger, le ministre des Finances, Mohamed Djellab. Lors d'une audition devant la commission des affaires économiques et financières au Conseil de la nation, Djellab a indiqué qu'une nouvelle démarche était en cours d'élaboration au niveau du gouvernement visant à donner « un aspect économique et commercial » au service public au lieu de « l'aspect social » qui « alourdit la charge du Trésor public en raison de l'importance des subventions » destinées aux transferts sociaux, lesquels, selon lui, représentent 30% du PIB annuellement. Lors de cette audition consacrée à l'examen des répercussions de la baisse des prix du pétrole sur les finances publiques, le ministre a indiqué que l'Algérie a adopté dès 2014 un nouveau modèle de croissance fondé sur le financement de l'économie par le marché. A travers ce nouveau modèle, « nous allons sortir graduellement du financement par le Trésor pour nous diriger vers le financement par le marché », a-t-il affirmé, en précisant que cette nouvelle démarche concernera tous les secteurs d'activité. Evoquant la baisse des cours du pétrole et le dispositif prévu par le gouvernement pour faire face à ses répercussions, Djellab a précisé que ces mesures entraient dans le cadre d'une politique de rationalisation des dépenses publiques et qu'il ne s'agit aucunement d'une politique d'austérité. Concernant le gel des recrutements dans la Fonction publique en 2015, Djellab a expliqué que cette mesure ne concernait pas tous les secteurs, tels ceux de l'éducation et de la santé. Concernant la rationalisation des importations décidée par le Conseil restreint en décembre dernier, Djellab a considéré que les dispositifs réglementaires ne pouvaient pas, à eux seuls, cadrer le marché et que la concurrence devrait jouer son rôle.