Le dialogue inclusif libyen reprend ses droits. Aujourd'hui, la reprise des pourparlers est fortement attendue à Genève pour impulser la dynamique de négociations placées, à la faveur de la démarche de rapprochement des pays voisins, sous l'égide de la Mission des forces des Nations unies pour la Libye (Misnul). Une percée qui a permis d'aboutir à un accord, conclu le 16 janvier, appelant à la cessation des combats. Mais le bout du tunnel, obstrué par le bicéphalisme des divisions anachroniques et les apôtres du Daech rêvant d'un émirat libyen, est à portée de dialogue aux antipodes de l'interventionnisme et de l'ingérence étrangère dont la Libye porte encore les stigmates du chaos généralisé. L'espoir d'une solution politique renaît de la main tendue du gouvernement libyen, exhortant, à la veille de Genève 2, les parties belligérantes à faire preuve de retenue et de responsabilité pour renforcer les chances de succès et restaurer le socle de l'unité nationale compromise par les dérives terroristes et le règne des milices. C'est cet optimisme qui permet de croire à l'émergence du consensus libyen et l'avènement du gouvernement d'union nationale inscrit, en priorité majeure, dans l'agenda onusien. Absent au premier round, le deuxième vice-président du Parlement sortant du congrès général national (CGN), Saleh Al-Makhzoum, a confirmé sa participation. « Nous allons reprendre les négociations à Genève et allons discuter de la délocalisation du lieu pour les prochains pourparlers vers la Libye ou ailleurs », renchérit le vice-président du parlement élu, Mohamed Chouaib. Force est donc de constater que les passerelles se tissent entre participationnistes et abstentionnistes de Genève 1, tenus de dégager les formes de convergences pour une Libye pérenne, unie, démocratique et stable. En soutien à la démarche réconciliatrice, le président du parti de la Mobilité nationale, Mohamed el-Kamdjadji, a appelé les Libyens à manifester en masse à la place des Martyrs « pour arrêter les violences ». Cette fortement légitime mobilisation populaire est dictée par le défi persistant des groupes armés procédant, la veille du même dialogue, à l'enlèvement du vice-ministre des Affaires étrangères, Hassan al Saphir.