Djellab a tenu à répondre, par la même occasion, à l'ensemble des observations des représentants de l'APN, y compris celles des membres de la commission économie et finance. Il a déclaré que les recommandations, dont celles émanant de la Cour des comptes, étaient « très utiles et participaient à l'amélioration des prévisions et des dépenses budgétaires ». Le ministre a, d'ailleurs, fait part d'une instruction du Premier ministre appelant les différents départements ministériels à « tenir compte de ces observations et prendre les mesures qu'il faut pour corriger les éventuels déséquilibres ». Le grand argentier du pays est revenu sur la baisse du prix du pétrole et ses conséquences sur l'économie nationale, précisant que le gouvernement s'est préparé au pire des scénarios. Pour Djellab, il est difficile de prévoir l'évolution de ce marché « qui a pris de court même le FMI ». Ce dernier prévoyait un prix du pétrole pour l'Algérie à 104,7 dollars pour octobre 2014 pour revoir à la baisse, un mois plus tard, ces prévisions. L'Algérie compte, selon lui, sur des « mesures d'ordre budgétaire et fiscal et la rationalisation de son commerce extérieur », c'est-à-dire les importations. En parallèle, l'économie devra, aussi, se tourner pour ses financements vers le marché de capitaux, c'est-à-dire les banques, ajoute le ministre. Répondant aux observations et critiques des députés, Djellab a rappelé que les « résultats comptables de la loi de finances pour 2012 n'ont soulevé aucun problème de la part de la Cour des comptes », à l'exclusion de quelques remarques d'ordre « administratif et procédural ». Il s'est dit favorable à la proposition de raccourcir les délais de présentation de la loi de règlement budgétaire qui passeront ainsi de n-3 à n-2, conformément aux pratiques de certains pays développés. Sur la question des prévisions budgétaires, le ministre a expliqué que des dépenses imprévues peuvent surgir au cours de l'année mais que cela ne pose pas de problèmes dans la mesure où celles-ci sont prises en charge par le chapitre « charge commune » qui est inscrit au budget. Autre dossier évoqué par les députés lors de leurs interventions, la rentabilité du recouvrement fiscal qui est, selon le ministre, entravée par plusieurs facteurs. Les montants non recouvrés s'élèvent à 9.084 milliards de dinars résultant d'une « accumulation sur 25 ans de dette fiscale et de certaines pénalités notamment judiciaires qui prennent beaucoup de temps ». Le ministre a détaillé les mesures prises pour résorber ce retard. Les comptes d'affectation spéciale réduits à 55 en 2015 Par rapport au problème des réévaluations des projets, il a évoqué la question de la non-maturation et du manque de bureaux d'études spécialisés, l'instabilité des taux de change pour les équipements et la restructuration des projets par l'administration. La soumission de ces projets préalablement au contrôle de la Caisse des équipements et de développement (Cned) a permis, selon Djellab, de « réduire sensiblement le montant de ces réévaluations qui est passé de 1.113 milliards de dinars en 2007 à 588 milliards en 2012 ». Le ministre a également fait part d'une étude en cours sur le code des marchés publics confiée à un groupe de travail et qui devra bientôt rendre ses conclusions. Pour ce qui est de la gestion des comptes d'affectation spéciale, un sujet, qui revient souvent dans l'hémicycle, Djellab a expliqué que « les conditions de leur ouverture et de leur clôture sont définies par la loi ». L'opération d'assainissement de ces comptes est en cours et leur nombre est passé de 75 en 2011 à 67 en 2013. Il est prévu de les réduire encore à 55 en 2015. Le ministre a déclaré qu'une décision a été prise pour que « tout compte inactif pendant trois années successives soit automatiquement clôturé ». Les 67 comptes opérationnels cumulent aujourd'hui un montant de 1.964 milliards de dinars. « Tous les comptes sont soumis au contrôle, y compris celui de la Cour des comptes », a affirmé Djellab.