« Le gaz de schiste, on n'en est pas là encore. Toute l'activité en matière de gaz de schiste n'a pas pour objectif l'exploitation », a affirmé, hier, à Alger, le PDG de Sonatrach, Saïd Sahnoun, lors d'une conférence de presse animée à l'issue de la signature d'un protocole d'accord avec Petrofac pour la création d'une joint-venture. « Nous ne sommes pas au stade de l'exploitation du gaz de schiste. A partir de ce jour, il faudra au moins cinq années pour s'y préparer », a-t-il précisé. Le groupe Sonatrach a procédé récemment au forage d'un puits pilote à In Salah pour l'exploration du gaz de schiste qui « s'est fait dans les conditions conventionnelles pour évaluer certains paramètres dont le coût et la production de ce gaz », a expliqué Sahnoun. « Le puits s'achèvera dans quelques semaines », dira-t-il sans fixer de date, ajoutant qu'« une évaluation des résultats sera faite ensuite. C'est un exercice qui demandera 2 à 3 ans ». Le gisement d'un gaz conventionnel nécessite 5 à 10 appareils, pour le gaz de schiste, il faudra 5 fois plus, a-t-il souligné. Puis, il s'agit de créer une offre de service, a-t-il ajouté. Selon lui, deux ans sont nécessaire pour s'y préparer et il faudra un vaste programme de formation dans ce sens. Pour ce faire, Sonatrach va créer un centre d'excellence dans quatre à cinq ans au sud du pays. De plus, le groupe public va signer un autre protocole d'accord aujourd'hui pour la création d'une joint-venture dans la fabrication d'appareils qui verra le jour dans moins d'un mois, avec General Electric, selon la même source. En 2010, Sonatrach a entamé une étude pour évaluer son potentiel en gaz non conventionnel et a signé des accords avec des entreprises qui maîtrisent les techniques dans ce domaine, a rappelé son PDG. Ce dernier a tenté de rassurer sur la nature du gaz de schiste en précisant que « ce gaz est essentiellement du méthane, il est de la même chaîne d'hydrocarbures que le gaz conventionnel ». Un contrat pour l'intégration industrielle des PME algériennes S'agissant du contrat signé, hier, entre la holding SPP et la société d'ingénierie Petrofac, il porte sur la création d'une joint-venture dans l'engineering afin de concrétiser les projets de Sonatrach et ses filiales ainsi que ses partenaires. Il s'agit d'une « solution clé en main » pour répondre aux besoins du groupe public. Le capital de la nouvelle joint-venture est réparti à hauteur de 51% pour la partie algérienne et 49% pour le partenaire étranger. Petrofac se chargera de la formation des personnels que Sonatrach recrute. Sonatrach garantira le plan de charges de la nouvelle entité sans obligation de résultat. Néanmoins, « aucune exclusivité n'est accordée à cette joint-venture », a indiqué Sahnoun qui n'exclut pas la signature d'autres contrats. « Sonatrach n'abandonnera pas pour autant l'appel d'offres et recourra au marché gré à gré en cas de nécessité », a-t-il déclaré. Pour le PDG du groupe, ces contrats permettront aux PME locales de participer au développement de Sonatrach et faire dans l'intégration. Petrofac, présente en Algérie depuis 1997, intervient sur 13 projets, selon Sahnoun. En dépit de la chute des prix du pétrole, le Groupe pétrolier « maintient son plan d'investissement (90 milliards de dollars) », a-t-il affirmé. A court terme, il financera ses projets sur fonds propres.