Patrimoine n Ces merveilles ne doivent pas leur existence à Rome seule. Ce site offre un panorama que l'on ne trouve nulle part ailleurs. Vu son caractère original, ce site mérite amplement sa réhabilitation et sa protection afin d'être, un jour, classé patrimoine universel et ainsi renforcer les monuments historiques qui existent à travers l'Algérie. Tiddis, que les Constantinois appelaient autrefois Qsentina El-Qdima (le vieux Constantine), mémoire oubliée de Constantine, est une cité à prédominance romaine qui s'étale sur une superficie de 41 hectares, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de la ville du Vieux Rocher. Appelée aussi Castellum Tidditanorum qui signifie «le vieux fort», Tiddis occupe une position fortifiée très semblable à celle de Cirta. Elle n'a été classée site historique national qu'en 1992. Cette forteresse, qui assurait la protection du territoire environnant de l'antique Cirta, vient de renaître pour enrichir les merveilleux ensembles de Timgad et Djemila grâce à ses trésors archéologiques. Elle est en fait un livre à ciel ouvert qui raconte la vie et l'œuvre des civilisations qui se sont succédé sur ce site et dont certaines remontent loin dans la préhistoire. Tiddis était tout d'abord un village berbère qui s'est développé dès l'époque néolithique représentée par des dolmens et autres vestiges encore présents aujourd'hui. Des grottes, des bazinas (cimetières) et des fossiles sont les témoins de la préhistoire, cet âge au cours duquel la vaste prairie de Tiddis a servi de terre d'accueil, d'abri et de lieu de protection, voire de survie, face à un environnement hostile et impitoyable. Des inscriptions libyques, des stèles phéniciennes et des monnaies numides sont les témoins d'une existence bien antérieure à la civilisation de Rome. Les ruines de ce site, plusieurs fois millénaire, étaient totalement enfouies avant d'être découvertes par des spécialistes français, avec le concours de la société d'archéologie du musée Gustave-Mercier a indiqué Nouar Sahli, un expert en histoire ancienne auprès de la circonscription archéologique de Constantine. M. Sahli, qui est également président de l'association des amis du palais Hadj-Ahmed-Bey et de la protection du patrimoine, rappelle que les premières fouilles sérieuses ont été réalisées au cours de l'année 1941, sous la direction de André Berthier, archéologue et directeur du musée Mercier.