Barack Obama, qui a promis de mettre un terme au terrorisme, y compris « le droit d'agir unilatéralement », demande au Congrès 8,8 milliards de dollars pour combattre Daech, un groupe terroriste qui n'a perdu que 700 km2 de territoire en Irak, soit seulement 1% des 55.000 km2 conquis en 2014, selon les chiffres du Pentagone, malgré les 2.000 frappes aériennes, dont plus de 1.600 par des avions ou drones américains depuis le 8 août 2014. Sur ce montant, 3,5 milliards de dollars iront pour les bombardements et l'entretien de la coalition internationale mise sur pied pour combattre Daech et 5,3 milliards à l'opération « Détermination absolue » en Irak et en Syrie. Cette manne, explique Heather Higginbottom, la secrétaire d'Etat adjointe chargée de la gestion du ministère américain des Affaires étrangères, doit « renforcer nos partenaires régionaux, apporter de l'aide humanitaire et consolider l'opposition modérée syrienne », qui doit être équipée et entraînée par Washington à compter du printemps. L'Administration Obama rappelle dans son projet de budget qui débutera le 1er octobre prochain, que le groupe Daesh représente une menace immédiate pour l'Irak, la Syrie et les alliés et partenaires des Etats-Unis dans la région, puisqu'il cherche à renverser des gouvernements, à contrôler des territoires, à terroriser des populations et à attaquer les Etats-Unis et leurs partenaires aux quatre coins du monde ». Le président américain, qui a toujours dit que « la guerre contre Daech est une longue route », a proposé lundi dernier de porter le budget de la Défense des Etats-Unis à 585 milliards de dollars, soit une augmentation de 38,2 milliards de dollars par rapport au montant approuvé par le Congrès cette année et de 11 milliards de dollars par rapport aux plafonds de dépenses mis en place par séquestration. Dans ce budget militaire qui cache une relance à la course à l'armement, Obama n'exclut pas de renforcer l'aide militaire à l'Ukraine. Michèle Flournoy, ancienne numéro 3 du Pentagone, et Ivo Daalder, ancien ambassadeur à l'Otan, ont pris position publiquement pour une assistance militaire directe à l'Ukraine d'un milliard de dollars dès 2015.