Durant le mois janvier dernier, 23 personnes sont mortes asphyxiées au monoxyde de carbone émanant d'appareils de chauffage et 353 autres ont été intoxiquées. « La plupart de ces décès sont dus au manque de prévention en matière de sécurité, notamment l'absence ou la mauvaise ventilation, la non-conformité des équipements de chauffage ainsi que le montage inadéquat de ces équipements par un personnel non qualifié », ont révélé des enquêtes des services de sécurité. Selon le chargé de communication de la Direction générale de la Protection civile, le lieutenant Nassim Bernaoui, la wilaya de Sétif a enregistré le plus grand nombre de cas de décès durant cette période. « Sept personnes sont mortes par asphyxie au CO dont quatre membres d'une même famille, alors que nos unités ont réussi à sauver 36 victimes parmi les élèves d'une classe de 5e année primaire de l'école Saleh El Eulmi à la cité Sakhri d'El Eulma. Ces derniers ont inhalé du monoxyde de carbone provenant d'un appareil de chauffage défectueux », a précisé l'officier. La wilaya de Sétif est suivie de Tlemcen à l'ouest du pays où trois personnes sont mortes par le CO et trois autres à Mila. En outre, des unités de la Protection civile sont intervenues dans les wilayas de Constantine, Bejaïa, Naâma, Bouira, Guelma, Saïda et Chlef pour secourir des personnes incommodées. Que fait la Protection civile dans un cas d'intoxication ? Selon un médecin de la Protection civile de la wilaya d'Alger, les sapeurs-pompiers procèdent, en premier lieu, à extraire la personne ou les personnes incommodées du milieu confiné, à savoir la chambre ou la maison. « On vérifie son état avant de lui prodiguer les premiers soins. Si elle est conscient, elle sera soumis à une oxygénothérapie. En cas d'arrêt cardiaque, il faut réanimer la victime à travers un massage cardiaque externe avant son évacuation à l'hôpital le plus proche », a-t-il expliqué. Au niveau des établissements hospitaliers, les victimes sont traitées classiquement par oxygénothérapie. L'intoxication chronique est actuellement suspectée de perturber le développement cérébral des enfants et, notamment, leur fonctionnement intellectuel. Tous les CHU à travers le territoire national ne sont pas encore dotés d'un caisson, un outil pour l'oxygénothérapie hyperbare. Le CHU Mustapha-Pacha était doté d'un caisson, qui n'est plus opérationnel, alors que le ministère de la Santé envisage l'acquisition prochainement de ce type d'équipement. Outre les Forces navales, la Protection civile est dotée d'un caisson, suite à la formation de ses médecins en hyperbare pour la prise en charge de son personnel.