Le Conseil national scientifique relevant du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs sera enrichi par 50 imams muftis. Ils seront répartis à travers les 48 wilayas, dont deux à la direction centrale, pour chapeauter et coordonner les travaux. Les représentants du rite ibadite ne sont pas exclus. Les muftis seront secondés par des enseignants universitaires et des experts dans la fatwa. C'est ce qu'a déclaré, hier, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, à Dar El Imam (Alger), à l'ouverture des travaux de la rencontre périodique du Conseil national scientifique. Ils seront la pierre angulaire de l'orientation religieuse, dont la seule référence est le Coran et la sunna. Avant juin prochain, ces imams muftis seront installés dans leurs postes de travail, selon le ministre qui a exprimé sa satisfaction quant aux résultats de la rencontre organisée l'an dernier à Ghardaïa. Elle avait notamment traité du voyage religieux, du code de la route et du crédit sans intérêt de la zakat. Le thème principal de cette rencontre, qui s'étalera sur deux jours, est la promotion du Conseil national scientifique en institution nationale de l'Iftaa. « Peu importe l'appellation : académie, groupement, l'essentiel est de dialoguer et surtout de définir les critères de choix du mufti dans chaque wilaya », explique le ministre. Ces imams muftis seront chargés de traiter toutes les questions qui intéressent la société en leur donnant une connotation et une interprétation religieuses. Les hommes, qui seront choisis pour cette noble mission, auront à parachever leurs études universitaires qui seront couronnées par des diplômes supérieurs. On pense à ramener des enseignants d'El Azhar, selon le ministre. « Le texte juridique de cette nouvelle institution est prêt et les nouveaux postes ont été accordés par la Fonction publique », relève-t-il. Le ministre a également annoncé la création d'une fondation de droit algérien en France afin de protéger la mosquée de Paris sur le plan administratif. « Nous allons nous entretenir avec le ministre de l'Intérieur pour que nos compatriotes et les musulmans soient protégés dans la mosquée, à l'école, dans la rue... », a indiqué le premier responsable du secteur. L'administration française ne doit pas s'immiscer dans les affaires internes de la mosquée qui est autonome dans sa gestion et ses prêches, dira Mohamed Aïssa. Concernant les caricatures portant atteinte au Messager d'Allah (QSSSL), l'Algérie a convoqué un séminaire international en mai prochain qui se tiendra à Paris et auquel participeront des sommités religieuses de plusieurs pays, informe Aïssa. Les séminaristes auront à présenter la véritable image de l'Islam. A cette occasion, le ministre a lancé un appel aux hommes d'affaires pour un éventuel sponsor. Ces évènements ont fait grimper les ventes du livre saint et d'ouvrages abordant le religieux en France et fait augmenter le nombre de personnes ayant embrassé l'islam, une augmentation de 200% de janvier 2014 à janvier 2015. Notons que les membres du Conseil national sont réunis, deux jours durant, pour aborder plusieurs thèmes, dont la transplantation et le don d'organes et la religion, proposé par le secteur de la santé, et la violence familiale suggéré par les mourchidate qui avaient organisé dernièrement une rencontre sur le sujet.