Des présidents de club, rencontrés lors d'une journée d'information sur le football professionnel organisée à la salle de conférences du complexe olympique Mohamed-Boudiaf, ont déploré l'absence de « canaux d'échange d'informations » entre les différents acteurs du sport roi en Algérie. « Il est nécessaire d'assainir la situation financière et fiscale des sociétés sportives par actions (SSPA), pour aller ensuite vers la rentabilisation des entreprises. Sans cela, le projet du professionnalisme subira un cuisant échec », a averti le porte-parole de l'ASO Chlef, Abdelkrim Medouar, dans une déclaration à l'APS. Pour lui, l'apport d'une association des clubs, agissant dans un esprit de solidarité, est judicieux pour donner un nouveau souffle à l'élite footballistique nationale et faire face au « double langage » utilisé par les instances qui gèrent ce projet qui tarde à trouver son rythme de croisière. Un long débat s'est instauré à cette occasion entre les différentes parties présentes : fédération, clubs, ligue professionnelle, Caisse nationale de sécurité sociale (CNAS) et Centre du registre du commerce. Pour le président de l'USM El Harrach, Mohamed Laïb, le professionnalisme est « parti du mauvais pied car les SSPA ne peuvent pas être traitées comme une entreprise purement économique. Mais en revanche, elles doivent profiter de mesures d'exonération fiscale limitées dans le temps, pour se construire ». Le ministre des Sports, Mohamed Tahmi, accompagné du ministre du Travail de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi, a ouvert les travaux de cette journée qui devrait permettre aux différents acteurs de mieux comprendre les dispositions du décret 14-368 du 15 décembre 2014, fixant les conditions et les modalités d'octroi des aides et de la contribution de l'Etat et des collectivités locales aux clubs professionnels de football. « A partir de 2018, chaque club est appelé à fonctionner selon ses moyens et ressources. L'Etat continuera à accompagner le football professionnel, mais pas pour longtemps », a déclaré Tahmi dans son allocution d'ouverture. Les cotisations, la pomme de discorde De son côté, le directeur général de la CNAS, Nacer Hamdani, a fait savoir que la majorité des clubs ne payent pas leurs cotisations, malgré le fait qu'ils s'offrent des joueurs à coups de milliards de centimes. « Je vais peut-être vous étonner, les clubs ne payent pas les cotisations. Certains d'eux ne reconnaissent même pas le projet du professionnalisme et, pourtant, ils ont signé le cahier des charges », a-t-il expliqué. « Des clubs ont déclaré seulement cinq joueurs salariés et à ma connaissance une équipe compte au moins 18 éléments. Seul le MC Alger honore ses engagements depuis 2013 », a enchaîné le responsable de la CNAS. Ces précisions n'ont pas été du goût du président de la JS Kabylie, Mohand Chérif Hannachi, qui a quitté la salle furieux. « On ne sait vraiment pas avec qui parler. Lors d'une rencontre qui a réuni le ministre des Sports, le président de la fédération et les clubs à Sidi Moussa, nous nous sommes entendus pour payer une cotisation forfaitaire de l'ordre de 120.000 DA pour chaque joueur. Maintenant le responsable de la CNAS dit qu'on n'est pas en règle ! », s'est exclamé Hannachi dans une déclaration à la presse. « On n'est professionnels que par le nom. Nous devons bénéficier d'un statut particulier pour pouvoir gérer le sport et travailler aussi sur la rentabilité en lançant des investissements qui généreront des ressources financières au clubs », a souhaité le patron de la JSK.