La réunion entre le gouvernement malien et l'équipe de médiation internationale du dialogue intermalien qui s'est tenue, hier, à Alger, a été qualifiée de « rencontre cruciale » par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. Il a indiqué, lors d'une allocution prononcée à cette occasion, que cette rencontre intervient, d'une part, à la veille du lancement de la 5e phase des négociations intermaliennes, la semaine prochaine, à Alger, sous la conduite de l'Algérie et coïncide, d'autre part, avec la visite de travail et d'amitié qu'effectue en Algérie le Premier ministre malien, Mobido Keïta. En plus de Keïta, des membres du gouvernement malien ont pris part à cette réunion qui a vu la participation des différentes parties prenantes au processus du dialogue inclusif intermalien, notamment les représentants de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali, de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, de l'Union africaine et l'Organisation de la coopération islamique. Lamamra a affirmé que l'actuel Premier ministre malien, qui était le haut représentant du président malien pour le dialogue intermanien, a « la responsabilité d'aider l'équipe de médiation à parvenir au noble objectif de la paix et la sécurité dans l'unité et la réconciliation nationales », rappelant ainsi l'engagement « pris ensemble » lors de la signature d'une feuille de route le 24 juillet 2014 à Alger. « La situation sur le terrain est difficile, mais elle pourrait annoncer le début de ce qui devrait être un sursaut collectif et qualitatif pour la conclusion du processus d'Alger, à savoir un accord de paix et de réconciliation », a-t-il fait observer. « Il n'y a pas d'avenir dans la confrontation, mais plutôt dans la fraternité, la réconciliation et la conjugaison des efforts pour relever les défis de développement dans cette zone difficile (nord du Mali), dont les méfaits de l'homme sont ceux du terrorisme, du crime organisé et transfrontalier », a ajouté Lamamra. En ce sens, il a rappelé que l'Algérie « ne se ménage pas quand il s'agit d'exporter la paix, la stabilité et la concorde, de partager avec ses frères et voisins sa propre expérience et de montrer la voie de la concorde et de la réconciliation ainsi que la politique que le président Bouteflika a conduit dans notre pays ». Il a, en outre, noté qu'il s'agit d'une Algérie ayant accepté d'assurer la « responsabilité de la médiation », se félicitant, à ce propos, que la communauté internationale ait honoré l'Algérie en intégrant l'équipe de la médiation. Par ailleurs, le chef de la diplomatie algérienne a rappelé le soutien du Mali à l'Algérie durant la Révolution, soulignant notamment que le président Bouteflika, alors jeune officier de l'Armée de libération nationale, avait trouvé dans ce pays « une base-arrière pour la lutte de libération nationale et le peuple algérien vous en sait gré éternellement ».