« Par rapport aux ressources disponibles, il y a mieux à faire », a constaté Necib lors de sa visite effectuée, jeudi, à Tissemsilt. Il a appelé les gestionnaires à rationaliser la gestion et à augmenter l'efficacité du service public. « L'ADE ne devrait plus compter que sur les subventions en matière de salaires et de travaux de maintenance, elle devrait rentabiliser ses propres structures », a-t-il proposé. Questionné sur les moyens dont dispose l'ADE, qui croule sous les impayés, pour mettre en pratique ces objectifs, le ministre a rétorqué que le recouvrement des créances détenues sur les institutions ou les citoyens est « un des points souscrits par les directeurs dans le contrat de performance ». Il y a d'abord une action de sensibilisation qui est menée en direction du citoyen sur l'utilité de payer sa redevance et qui conditionne pour lui les équilibres et la survie de l'entreprise, explique Necib, ajoutant qu'il y a aussi, si cela s'avère nécessaire « le recours aux procédures légales », c'est-à-dire à la justice. Pour les créances détenues sur les organismes publics, Necib estime que la procédure est en bonne voie. L'ADE détient 35 milliards de dinars de créances dont 10 hérités des autres structures de gestion qui ont précédé la création de l'agence en 2003. Sur ce montant, 25 milliards sont des créances sur lesquelles « elle peut agir directement ». Necib a exclu cependant le recours à la révision des tarifs de l'eau qui n'est pas, dit-il, « dans l'agenda du gouvernement ». Assurer une alimentation régulière en eau des populations Au cours de sa visite à Tissemsilt, Hocine Necib a inauguré des stations de stockage pour assurer une sécurité et un meilleur approvisionnement des 22 communes de la wilaya. Il a appelé les responsables locaux à faire en sorte que toutes les communes et plus particulièrement celles qui connaissent des perturbations, puissent être approvisionnées quotidiennement d'ici l'été, mettant l'accent plus particulièrement sur les zones rurales. Pour le ministre, il faudrait qu'on arrive à une plage horaire de « pas moins de 12 heures d'approvisionnement ». A Tissemsilt, chef-lieu de la wilaya où sont concentrés les 80% de la population, le ministre a donné son aval pour une interconnexion sur six kilomètres qui coûtera 40 milliards de centimes et qui va régler le problème des localités pénalisées par le manque de pression. Lors de l'inauguration d'un château d'eau, des représentants de douar alentour ont demandé au ministre, en présence du wali, leur raccordement à ce nouveau réseau qui n'est, tout au plus, qu'à 200 m de cette infrastructure de stockage. Necib a ordonné sur le champ l'inscription de ce projet et de lui préparer, à cet effet, une fiche technique pour son financement. Parmi les points noirs soulevés par les responsables locaux, les inondations et les crues d'oued qui menacent les populations de 9 communes. Le second point noir réside dans la désaffection des agriculteurs pour les périmètres irrigués et les moyens de les sensibiliser davantage à cette option. Tissemsilt dispose d'un potentiel de plus de 1.700 ha qui peuvent servir au maraîchage, mais « seulement 150 ha sont exploités », selon un responsable local. Le ministre, invité de la chaîne locale, a expliqué que l'Etat a beaucoup investi dans les infrastructures, comme les barrages, et il n'est pas normal que l'on ne donne pas assez à l'amélioration de l'approvisionnement des populations en eau et aussi l'amélioration de leur niveau de vie. Cette dernière reste pour le gouvernement, un défi à relever, explique-t-il, et ne saurait être contrariée par « des restrictions d'ordre budgétaire », affirme-t-il. Les communes de Tissemsilt, une région montagneuse à 60%, sont toutefois raccordées à 95% au réseau de l'AEP. La wilaya est alimentée à partir de quatre champs de refoulement, celui de Deur Deur (Aïn Defla), Rechaiga, Koudiat Rosfa et Bouzegza.