Deux semaines après une réunion du groupe de contact international sur la Libye initiée par l'Union africaine en Ethiopie, la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) réunit à Ghadamès, dans le nord-ouest, les représentants du Parlement reconnu par la communauté internationale et du Congrès général national (parlement sortant). Une première. « Tous les participants invités ont assisté aux discussions qui ont été menées dans une atmosphère constructive et positive », indique un communiqué de presse de la Manul se félicitant du démarrage de ces pourparlers. Les représentants des deux parlements et gouvernements rivaux, les uns siégeant à Tripoli et les autres à Tobrouk, se sont retrouvés autour de Bernardino Leon, représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Libye, pour parler « indirectement » de l'avenir de leur pays. Le diplomate espagnol, qui sait que l'avenir de la Libye repose largement sur ses épaules, s'est entretenu séparément avec les deux délégations. Et pour les informer du processus du dialogue qu'il a entamé à Genève et pour louer l'état d'esprit positif des participants lors des premiers rounds. Selon le même communiqué, les discussions ont porté sur l'étude « de propositions pour l'organisation du travail à venir et la conclusion d'un accord sur un calendrier clair prenant en considération le souhait des parties de parvenir à une solution politique rapide, afin d'éviter une érosion additionnelle de la situation sécuritaire et politique et de mettre fin à la division institutionnelle qui menace l'unité du pays ». Selon l'ONU, les participants ont convenu de poursuivre les pourparlers lors d'un nouveau cycle. Seront-ils directs ? « Nous n'avons encore discuté de rien en détail, mais cela viendra dans les prochains jours. Mais c'est déjà une journée très positive et constructive », répond Bernardino. Grande absente des négociations, Fajr Libya, la branche libyenne de Daech, qui affirme ne pas reconnaître les acteurs du conflit présents à Ghadamès. Les Etats-Unis qui soutiennent ce dialogue n'excluent plus une extension des frappes contre Daech en Libye. « Sans intervention, Daech pose une menace au-delà du Moyen-Orient, y compris pour le territoire des Etats-Unis », affirmait mercredi dernier devant le Congrès Barack Obama.