Les parties libyennes en conflit ont accepté de participer la semaine prochaine au siège du bureau des Nations unies à Genève, à une nouvelle série de négociations. Objectif escompté : mettre fin aux hostilités et à la crise politique qui minent leur pays.Cette réunion a été annoncée par un communiqué de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) après une rencontre entre Bernardino Leon, le représentant spécial de l'ONU, et les différentes factions libyennes qui se font la guerre. La Manul ne donne pas la date exacte à laquelle auront lieu les pourparlers ni qui y participera. Seules précisions qu'elle donne : les discussions tourneront autour de la formation d'un gouvernement d'unité et de la rédaction d'une nouvelle constitution. « Dans le but de créer un environnement propice au dialogue, le représentant spécial Bernardino Leon a proposé aux parties en conflit un gel des opérations militaires pendant quelques jours », indique le communiqué. « L'ONU considère qu'il est extrêmement important de suspendre le feu, d'arrêter les combats, afin que ce dialogue politique puisse commencer sur de bonnes bases », expliquait récemment le patron de la Misnul. Selon le député du Conseil des représentants, Aboubaker Baïra, il n'y aura pas de contacts directs entre les protagonistes. « La communication se fera par l'intermédiaire du délégué des Nations unies en tant que médiateur », dit-il. Selon ce dernier, « l'équipe de dialogue du Conseil se rendra en Tunisie pour rencontrer un comité des Nations unies pour évaluer le travail de la Mission en Libye, et donner son avis dans l'exercice de l'envoyé de l'ONU ». Elle pourrait, laisse-t-il croire, « proposer à l'envoyé d'activer les recommandations de la récente conférence de la Ligue arabe qui prévoient la levée de la fourniture d'armes à l'armée nationale libyenne ». « Cela fait des mois que les négociateurs tentent d'amener les parties à la table des négociations. Cela représente une dernière chance, elle doit être saisie. La Libye est à un moment crucial. Les différents acteurs ne doivent pas douter de la gravité de la situation dans laquelle se trouve le pays », déclare dans un communiqué Federica Mogherini, la Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Depuis le renversement de Mouammar Kadhafi il y a trois ans, la Libye est divisée. Elle a deux gouvernements rivaux et deux Parlements. L'un, du Premier ministre Abdallah al Thinni, le seul reconnu par la communauté internationale, avec la Chambre des représentants, le nouveau Parlement libyen élu en juin, qui siège à Tobrouk. L'autre à Tripoli où Fajr Libya a mis en place un gouvernement parallèle et rétabli l'ancien Parlement, le Congrès général national. Tout en se faisant la guerre par milices interposées, chacun des deux camps estime, au risque de provoquer une scission du pays, que c'est lui qui a libéré la Libye et qu'il revient à ses combattants de constituer l'armée régulière. Selon la plupart des observateurs, l'issue ce dialogue est incertain. La raison ? L'ampleur des divisions. Une réunion de dialogue prévue lundi dernier a été reportée sine die. Officiellement, en raison de la difficulté à trouver « un lieu qui réponde à tous les impératifs de sécurité ».