à l'appel de la coalition au pouvoir, des milliers de personnes ont marché, hier, à Niamey, pour dénoncer Boko Haram, un groupe terroriste qui attaque depuis février la région de Diffa, dans le sud-est du Niger, et proclamer leur « soutien indéfectible » à l'armée. Celle-ci est autorisée depuis le 9 février par le Parlement à entrer au Nigeria, le grand voisin du Sud, pour participer à la force régionale chargée de combattre le groupe armé nigérian. Leurs mots d'ordre, dont certains écrits aux couleurs nigériennes (vert, blanc, orange) : « Boko Haram est haram », « Tous unis contre Boko Haram » ou encore « notre armée, notre fierté ». « Le Niger sera le tombeau de Boko Haram », a déclaré, sous les vivats de la foule, le président nigérien Mahamadou Issoufou. « On n'attaque pas le Niger impunément. Boko Haram l'a appris à ses dépens le 6 février. Ce jour-là, nos forces de défense et de sécurité ont écrasé Boko Haram », dit-il. Selon un bilan établi par l'armée nigérienne, Boko Haram a perdu ce jour-là, plus de 200 de ses membres. Plus de 160 personnes soupçonnées de liens avec ce groupe terroriste ont été arrêtées depuis. Parmi elles, un haut responsable du groupe. Les combattants du groupe armé nigérian n'ont « rien d'islamique, rien de musulman », a déclaré Brigi Rafini, le Premier ministre nigérien. Auparavant « gênés, dans l'expectative, les musulmans sont aujourd'hui libérés » pour « dire non à Boko Haram », un mouvement qu'il faut « démystifier » et « combattre jusqu'à la victoire finale », a-t-il poursuivi. Boko Haram au centre des discussions à Yaoundé C'est dans un contexte de menaces toujours plus grandes que s'est ouvert, lundi dernier, le sommet de la CEEAC (Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale). « Il nous faut éradiquer Boko Haram », a déclaré le président camerounais, Paul Biya, aux côtés des présidents du Tchad, du Gabon, du Congo, de la Guinée équatoriale et de la République centrafricaine. Leur objectif : définir une stratégie commune pour lutter contre le groupe islamiste nigérian. A la clôture des travaux, les pays de la CEEAC se sont engagés à apporter des soutiens en « troupes », en « équipements militaires » et « appuis aériens ». Le 7 février, les pays de la région s'étaient engagés à mobiliser 8.700 hommes dans une force multinationale. La France, qui est déjà présente au Sahel et en Afrique centrale, veut s'impliquer davantage en Afrique. Laurent Fabius, son ministre des Affaires étrangères, s'apprête à se rendre dans les prochains jours au Tchad, au Cameroun et au Niger pour préciser le soutien de la France à cette force régionale. Hier, des centaines d'hommes de Boko Haram ont attaqué la ville d'Askira Uba, à 25 km de Chibok, où ils ont enlevé 276 lycéennes en avril 2014. Ils ont incendié des habitations et des bâtiments publics.