L'Alliance des syndicats de l'éducation, regroupant sept organisations automnes, se dit favorable au principe d'une charte d'éthique et de stabilité dans le secteur, mais refuse catégoriquement que cette question fasse l'objet d'un chantage au détriment des revendications des travailleurs. Voulant lever toute équivoque, le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, a indiqué que contrairement à ce qu'a été avancé par certains médias, « l'Alliance syndicale n'a pas refusé de signer la charte puisque celle-ci n'existe pas encore ». Il explique que lors de la rencontre avec la ministre de l'Education, Nouria Benghebrit, l'Intersyndicale a été invitée non pas à signer la charte mais à la rédiger. Une demande qui a complètement surpris les syndicalistes. « C'est un point qui n'était pas à l'ordre du jour », a précisé Amoura, indiquant, toutefois, que les deux parties ont buté sur la forme et non sur le fond. La ministre a souligné, selon lui, que « l'ensemble des signataires doit rédiger une charte d'éthique et de stabilité pour créer un climat propice à l'édification d'un processus à même de réaliser une école de qualité ». Les syndicalistes ont jugé plus judicieux de reformuler cette phrase de telle manière à satisfaire toutes les parties prenantes, suggérant à la ministre de « rédiger une charte d'éthique, de stabilité et de méthodologie afin de régler les problèmes des travailleurs et stabiliser notre secteur pour une école publique et de qualité pour tous ». Cette suggestion n'a pas rencontré, selon lui, d'écho chez la première responsable du secteur. « Nous avons transmis à la ministre, à travers son inspecteur général, une suggestion de formulation, mais apparemment, elle a été rejetée », a-t-il fait observer, ajoutant que l'Intersyndicale espère renouer avec la négociation « pour trouver une solution » à cette situation conflictuelle et régler « le plus urgent ». « La rédaction d'une charte nécessite du temps et ne doit pas se faire dans la précipitation », a estimé le syndicaliste. Le SG du Conseil des lycées d'Algérie (CLA) a indiqué qu'il n'est pas question de conditionner la satisfaction des revendications des travailleurs du secteur par la rédaction et la signature de la charte. « Il s'agit de deux dossiers différents et nous rejetons tout chantage », a-t-il affirmé. Et de conclure : « L'objectif d'ériger une école stable et de qualité est une démarche que nous pouvons construire ensemble. »