Tous les regards sont maintenant braqués sur Genève. à l'œuvre depuis vendredi, l'Iran et les Etats-Unis vont devoir surmonter leurs divergences à l'issue de la deuxième et dernière rencontre entre leurs deux chefs de la diplomatie, Mohammad Javad Zarif et John Kerry et en présence du secrétaire à l'Energie, Ernest Moniz, et le chef de 'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Ali Akbar Salehi. Le constat est dûment établi. Si, à la veille de la date butoir du 31 mars, l'état des négociations sont marquées par de « bonnes discussions », les incertitudes techniques persistent. Le processus « long et difficile », selon un haut responsable du département d'Etat, a certes permis à un « agenda complet de réunions », associant les principaux négociateurs et les experts, pour débattre « pratiquement de tous les sujets ». Mais, l'absence d'un accord global bute sur « les questions clés » appréhendées par Javad Zarif, qui se déclare opposé à la signature des accords « ambigus et imparfaits » jugés défavorables aux deux parties. A la chaîne de télévision iranienne IRIB TV, il a estimé qu'« aucun accord ne sera signé, à moins qu'un consensus global ne soit atteint ». Téhéran réclame un seul accord, comprenant à la fois les aspects politiques et les détails. Elle est convaincue que le temps des « décisions politiques » a largement sonné. Cette position s'oppose à la démarche préconisant un calendrier en deux étapes, incluant un accord avant le 31 mars et la finalisation des détails techniques avant le 1er juillet 2015. Dès lors, tout en soulevant les « lacunes importantes », le secrétaire d'Etat John Kerry a exprimé le refus de Washington d'aller au-delà de la « période fixée ». Le compromis de Genève à bout souffle ? Face aux exigences américaines, l'Iran ne veut pas céder. « Si l'autre partie souhaite imposer sa volonté au détriment de moyens diplomatiques, nous n'hésiterons pas à quitter la table de négociations », a affirmé, hier, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi. Une telle issue profiterait aux républicains maîtres du Congrès, tous acquis aux sanctions préventives avant même la date butoir pour faire pression sur Téhéran, et surtout au gouvernement de Netanyahu menant campagne contre le « mauvais accord ». Sur la sellette, le chef du gouvernement israélien Netanyahu a annoncé, dimanche dernier, qu'il se rendra la semaine prochaine aux Etats-Unis pour « exposer devant le Congrès américain pourquoi cet accord est dangereux pour Israël, pour la région et pour le monde entier ». Genève en danger de lobbying ?