Pour « mieux comprendre les défis posés par les terroristes » de Daech qui menace, au-delà de la Syrie et de l'Irak où il est autoproclamé « Etat islamique », l'ensemble du Moyen-Orient, d'abord, peaufiner, ensuite, une stratégie appropriée. Ashton Carter veut « avoir toutes les expertises possible ». Pour ce faire, il a convoqué hier dans une base militaire de Camp Arifjan, dans le désert koweïtien, une vingtaine de généraux, dont le général James Terry, commandant de la campagne anti-Daech, John Allen, l'envoyé spécial du président dans la coalition internationale, et Daniel Rubinstein, l'envoyé spécial américain en Syrie, des diplomates et des responsables de services de renseignement américains pour « évoquer » avec eux, autour d'une table, « ouvertement, librement et sans prendre en considération les grades », la campagne actuelle contre ce groupe terroriste « dans toutes ses dimensions ». Ashton Carter est formel : « La coalition est en train de repousser très habilement Daech, loin du Koweït et d'autres pays », leur dit-il. « Et nous allons lui infliger, sans doute, une défaite irréversible ». « Il ne s'agit pas d'établir une nouvelle stratégie dans la guerre contre les extrémistes de Daech, mais de mieux comprendre les défis posés par eux, d'examiner les moyens militaires et diplomatiques de lutte contre ce groupe, d'étudier la signification des allégeances de certains groupes en Libye, en Egypte, en Afghanistan et d'étudier les efforts du gouvernement irakien, majoritairement chiite, pour s'allier des sunnites », indique à la presse, le porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kirby. Selon ce dernier, « sur le plan militaire, les choses vont bien, mais nous attendons de voir comment les Irakiens vont concrètement mener les choses. Est-ce que les sunnites se battent ? Oui. Autant de sunnites que nous le souhaiterions ? Non ». Autrement dit, le gouvernement irakien, qui est dominé par les chiites, doit mobiliser plus de sunnites. Selon un responsable accompagnant Carter, cité par les mêmes médias, des « milliers » de sunnites irakiens se sont portés volontaires pour combattre Daech, mais leur demande de création d'une Garde nationale n'a pas abouti. Selon le Pentagone, la discussion à huis clos a porté non seulement sur l'Irak et la Syrie, où les avions américains et ceux de la coalition frappent quotidiennement des cibles terroristes, mais aussi sur la lutte au niveau régional. « Daech n'est pas seulement une menace pour l'Irak et la Syrie mais pour toute la région », insiste Carter n'excluant pas, au besoin, un éventuel déploiement des troupes au sol. « On fera le nécessaire pour venir à bout du Daech », répond-il à un soldat qui l'a interpelé. Jusqu'ici, le président Obama a écarté tout déploiement.