Les Etats-Unis ont encore frappé le groupe Etat islamique (EI) près de la ville kurde de Kobané en Syrie, tandis que sur le front irakien, Washington a assuré que Bagdad était pour l'instant hors de portée des djihadistes. L'administration américaine multiplie depuis 48 heures les communications sur ses opérations militaires à Kobané, une ville syrienne à la frontière avec la Turquie devenue le symbole international de la résistance à l'organisation EI. L'armée américaine a annoncé jeudi avoir effectué 14 bombardements aériens visant les djihadistes à et autour de Kobané. Ces derniers raids ont détruit 19 bâtiments occupés par les ultra-radicaux sunnites et deux postes de commandement, a précisé le Commandement militaire américain chargé de la région (Centcom). Les 18 autres frappes menées plus tôt cette semaine avaient tué plusieurs centaines de combattants islamistes, avait dit mercredi le Pentagone. Plus de 100 raids aériens ont été conduits contre les insurgés autour de Kobané depuis fin septembre. Près de cette localité, les avancées de l'EI paraissent avoir été freinées, a indiqué devant la presse le porte-parole de la Défense américaine, le contre-amiral John Kirby. La veille, le coordonnateur de la coalition internationale, le général à la retraite John Allen, avait reconnu devant des journalistes que Kobané ne représentait pas un objectif stratégique, mais avait plutôt une dimension humanitaire en raison des civils encore coincés dans la ville. Ce qui rend Kobané importante, c'est le fait que l'EI la veut. Et plus ils la veulent plus nous disposons de cibles pour les frapper, a expliqué le porte-parole du Pentagone. M. Kirby a toutefois réaffirmé que la localité kurde syrienne pouvait toujours tomber aux mains des djihadistes. Le sort de Kobané reste totalement incertain après un mois de combats acharnés. Les djihadistes sont allés jusqu'à occuper la moitié de la ville, mais les combattants kurdes résistent et semblent avoir repris cette semaine du terrain grâce à l'intensification des bombardements aériens. Sur ce font syrien, cela pourrait laisser entrevoir une guerre d'usure. En revanche en Irak, les Américains n'ont visé aucune position islamiste mercredi et jeudi lors de la nouvelle série de frappes menées dans le cadre de l'opération Détermination absolue. Le contre-amiral Kirby a répété jeudi que le temps avait été affreux dans le centre du pays, notamment en raison de tempêtes de sable empêchant des vols de surveillance et des raids aériens. Le général Allen avait exprimé mercredi l'inquiétude de Washington face aux avancées importantes de l'EI en Irak, notamment dans la province d'Al-Anbar que les djihadistes cherchent à contrôler totalement. Le porte-parole du Pentagone a assuré de son côté que la capitale Bagdad n'était pas à l'heure actuelle sous la menace imminente des djihadistes. Il n'y a pas de rassemblement massif des forces de l'EI à l'extérieur de Bagdad prêtes à y entrer, a-t-il dit lors d'un point de presse.
Bagdad n'est pas sous la menace imminente de l'EI La capitale irakienne Bagdad n'est pas pour l'instant sous la menace imminente du groupe armé Etat islamique (EI) qui gagne du terrain en Irak, a affirmé le Pentagone. Nous pensons à l'heure actuelle que Bagdad est à l'abri d'une menace imminente, a déclaré le porte-parole du ministère américain de la Défense, le contre-amiral John Kirby, devant des journalistes. Il n'y a pas de rassemblement massif des forces de l'EI à l'extérieur (de la capitale irakienne) prêtes à y entrer, a assuré le porte-parole militaire américain, lors d'un point de presse conjoint avec son homologue du département d'Etat Jennifer Psaki. Nous ne pensons pas que la capitale (irakienne) soit à l'heure actuelle sous le coup d'une menace imminente, a insisté M. Kirby.
Premiers contacts directs entre Washington et des Kurdes de Syrie Des responsables américains ont rencontré le week-end dernier pour la première fois des Syriens kurdes du Parti de l'union démocratique (PYD), la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), bête noire de la Turquie, a révélé le département d'Etat. Dans le cadre de la stratégie des Etats-Unis contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie, ces contacts directs se sont tenus en dehors de la région entre un diplomate du département d'Etat et des représentants du PYD, a dit la porte-parole de la diplomatie américaine, Jennifer Psaki, qui n'a pas dévoilé l'identité de ce cadre américain. Cette rencontre sans précédent s'est déroulée à Paris, a précisé par la suite un responsable américain, s'exprimant sous couvert de l'anonymat. Le secrétaire d'Etat John Kerry et sa délégation étaient en tournée cette semaine au Moyen-Orient et en Europe, d'abord au Caire dimanche et lundi, puis à Paris lundi et mardi, avant de se rendre à Vienne. Le PYD, qu'Ankara soupçonne d'entretenir des liens étroits avec les rebelles kurdes en Turquie, compte une milice armée, les Unités de protection du peuple (YPG), qui défend bec et ongles la ville kurde de Kobané contre les assauts de l'EI. Pour appuyer les combattants kurdes, les Etats-Unis ont mené plus d'une centaine de raids aériens contre les djihadistes autour de cette ville du nord de la Syrie depuis fin septembre. Mais, jeudi, Jennifer Psaki a expliqué que Washington n'en était pas encore au stade d'envisager d'armer et de former les milices kurdes. Il s'est uniquement agi d'une brève rencontre entre le PYD et le représentant américain, a-t-elle martelé.