Des organisations de la société civile sahraouie, dont l'organisation de la jeunesse et celle des étudiants, des militants des droits de l'homme, regroupés autour des associations des familles des internés, des victimes des mines, des militants contre le mur ont décidé de lancer une campagne de mobilisation et de sensibilisation contre le pillage des ressources de leur pays par les sociétés internationales. Il s'agit surtout de la prospection de pétrole et d'autres minerais et de la pêche. Les Sahraouis ont appelé surtout les compagnies américaine Cosmos, la norvégienne Cairn et la française Total à « cesser le pillage de leurs ressources ». Les Sahraouis, qui ont déjà mis en échec le renouvellement de l'accord de pêche entre l'UE et le Maroc qui visait le territoire maritime du Sahara sous occupation, ont créé, le 9 avril 2013, l'Observatoire sahraoui des ressources naturelles, dédié à surveiller les parties occupées du Sahara occidental du pillage marocain. Ses animateurs avaient pour objectif d'agir contre « l'exploitation illégale par les autorités marocaines et les acteurs internationaux des ressources naturelles du Sahara occidental », nous ont déclaré les animateurs de ce mouvement. Outre les actes de pillage et de détournement des richesses de ce pays au profit du Maroc, l'Observatoire a dénoncé ces actes estimant que la signature de contrats avec l'occupant, via sa société pétrolière ONHYM, par les sociétés internationales, lui donne « des signes de légitimité ». Selon l'Observatoire, le programme de forage au Sahara occidental est unique dans les annales de l'histoire des pays non autonomes. Ce sera « la première fois depuis 1999 qu'un forage aura lieu au large d'une partie occupée d'un territoire non autonome ». Il y a eu un précédent mené sous l'occupation indonésienne du Timor Oriental, mais les activités en question « ont été largement condamnées et universellement reconnues comme illégales », précise l'Observatoire. Pour ce qui est des territoires sahraouis occupés par le Maroc, en 2002, le Bureau des affaires juridiques des Nations unies avait déclaré que l'exploration ou l'exploitation pétrolière au Sahara occidental est illégale si elle est effectuée « au mépris des intérêts et de la volonté du peuple du Sahara occidental ». Bien que la communauté internationale considère le forage au large des côtes sahraouies comme illégal, le Maroc délivre des licences aux compagnies internationales pour l'exploration et l'exploitation des ressources pétrolières du Sahara occiddental. Ainsi, la compagnie pétrolière américaine Kosmos Energy et la compagnie écossaise Cairn Energy avaient entrepris leurs travaux en décembre dernier et « devraient donner les résultats de leurs recherches en mars prochain », selon un animateur de la campagne de lutte contre les pillages de leurs ressources. L'action que les animateurs de la campagne vont mener s'inscrit dans l'optique d'une validation de ces résultats. On précise par ailleurs que les sociétés qui ont sous-traité dans le cadre de cette licence avaient exprimé leurs regrets d'avoir été impliquées dans cette aventure.