Quel projet de recherche pour développer le secteur de l'éducation et l'adapter aux exigences du millénaire, et quelles sont les méthodes à adopter pour parvenir à une réforme globale en matière de refonte pédagogique, innovations et pratiques pédagogiques et de gouvernance ? C'est autour de ces axes que se sont articulés les travaux des ateliers issus du séminaire sur la recherche en éducation, initié par les départements de l'Education et de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Si pour certains chercheurs, l'heure est à la capitalisation des résultats des différentes recherches menées, et pour lesquelles l'Etat a mobilisé des ressources financières importantes, pour d'autres-nombreux d'ailleurs-il est impératif de dégager des mécanismes de réflexion pour venir à bout de l'instabilité qui porte préjudice à l'institution éducative, les élèves en premier lieu. Pour les chercheurs du CRASC (Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle), pour être performante, l'école algérienne est appelée à se conformer, en matière de semaines de cours, aux normes requises en la matière. Selon Mustapha Medjahdi, l'Algérie accuse un retard considérable en la matière. « Les élèves n'ont jamais fait les quarante semaines requises. D'où l'urgence à déployer l'effort nécessaire pour que l'élève profite pleinement de la durée de cours, comme prévu dans les normes universelles », a relevé cet expert, attribuant ce déficit à la défaillante répartition du calendrier scolaire et aux débrayages répétitifs qui pèsent lourdement depuis une dizaine d'années sur la scolarité de plusieurs millions d'élèves. Souci majeur des responsables du secteur qui conditionnent le développement du secteur et l'amélioration du rendement pédagogique par la stabilité au sein de cette institution. « Il faut instaurer la stabilité pour stopper l'hémorragie, pour pouvoir développer le secteur », a expliqué Medjahdi, rappelant qu'il y a nécessité de développer des études de recherche sur les méthodes pédagogiques et instaurer un système d'évaluation. Plusieurs thématiques définies comme priorités ont été débattues dans les deux ateliers, tels les problèmes liés à la gouvernance au niveau des établissements scolaires, la vie scolaire et la professionnalisation du secteur. Selon les chercheurs, il y a des projets qui nécessitent des études sur le terrain. Il cite entre autres le décrochage et la déperdition scolaire, ainsi que la scolarisation des enfants aux besoins spécifiques. Pour Nouar Fouad, chercheur au CRASC, Il y a un ensemble de projets de recherche où le secteur de l'éducation est le principal demandeur. Les chercheurs du CRASC proposent un travail sur la déperdition scolaire. L'objectif est de le freiner et de donner un sens à la déperdition pour rompre avec l'ancien paradigme qui lie la déperdition au système scolaire. Autre sujet récurrent : la violence en milieu scolaire. Il y a, selon les experts du CRASC, des projets sur la médiation et la résolution des conflits au sein des institutions. Pour les experts, ce genre de débat est le prélude au règlement des problèmes qui entravent le développement du secteur, puisqu'il s'agit de problématiser les questionnements de tous les intervenants dans ce secteur et tenter d'y remédier à travers un travail et un projet de recherche.