Le Parlement libyen, celui qui siège à Tobrouk et qui est reconnu par la communauté internationale, retournera demain à la table du dialogue de paix, sous l'égide des Nations unies. Cette décision qui coïncide avec la nomination du général Khalifa Haftar à la tête de l'armée, a été prise, selon le porte-parole du Parlement, Farradj Hachem, à l'unanimité par les députés après une réunion dans la soirée de lundi soir avec Bernardino Leon, le chef de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul). Selon le député Issa al-Aribi, deux conditions ont été posées à l'ONU : la reconnaissance de leur Parlement comme « le seul représentant légitime » du peuple libyen et que tout gouvernement doit obtenir la confiance de ...Tobrouk. Selon al-Aribi, « le responsable onusien a accepté ces deux points ». Selon les observateurs, la nomination du général qui est réputé très hostile aux milices islamistes, notamment à Fajr Libya qui a réactivé à Tripoli, le Congrès général national, le Parlement sortant, pourrait compliquer la mission de Bernardino Leon : résoudre la crise politique et établir un cessez-le-feu durable. « Khalifa Haftar est à nos yeux un criminel de guerre, et par conséquent, cette mesure va aggraver la situation, la compliquer », dit Omar Hmaïdan, porte-parole de l'ancien parlement libyen. Selon Salah al-Makhzoum, vice-président du Congrès général national (le parlement sortant), un nouveau round de dialogue avec le parlement rival doit se tenir jeudi au Maroc. « Un accord a été trouvé avec Bernardino Leon », dit-il. Parallèlement à cette envie de dialogue, une coalition de milices armées dont Fajr Libya annonce, selon la Manul, qu'elle accepte le principe d'un cessez-le-feu. « Une délégation de la Manul a rencontré le chef de la chambre commune des opérations, les chefs des chambres régionales des opérations et les commandants sur le terrain des opérations de Fajr libya et de 'Levant' dans la ville de Zouara (ouest) le jeudi 26 février pour discuter des moyens d'avancer sur des propositions de cessez-le-feu à l'appui du dialogue politique facilité par l'ONU », indique l'ONU dans un communiqué. Selon la Manul, les participants à cette rencontre ont souligné qu'une solution pacifique par le dialogue était le seul moyen de sortir de la crise. Curieusement, au moment où tout le monde a les yeux rivés sur ce dialogue, les forces du nouveau patron de l'armée annoncent des raids aériens contre l'aéroport de Miitiga, le seul en service à Tripoli. Selon le général Sagr al-Jerouchi, le chef des forces aériennes loyales à Haftar, ces raids ont visé des rassemblements des forces de Fajr Libya à l'intérieur de la base. Des représentants des deux Parlements ont tenu le 11 février à Ghadamès, dans le Sud libyen, des discussions « indirectes » sous l'égide de l'ONU, les premières depuis le lancement du dialogue national fin septembre 2014.