les 107 députés se sont inscrits sur la liste des intervenants en vue de donner leurs appréciations concernant ce texte renfermant, notamment, de nouvelles dispositions au profit des femmes violentées et ce pour leur garantir une meilleure protection « sociale et juridique ». Eddaoui, député du parti El Karama, a défrayé la chronique en pointant un doigt accusateur à l'encontre des femmes qui « par leurs tenues extravagantes et leur manque de pudeur manifestent une sorte de violence à l'égard des hommes que ce soit dans la rue ou en milieu professionnel », dira-t-il. Une déclaration qui a suscité l'étonnement des parlementaires. Eddaoui a estimé que ces nouveautés apportées au code pénal, sont de « nature à encourager la violence au sein des familles et à rendre la femme encore plus violente ». A ses yeux, « ce texte constituera assurément un outil pour régler des comptes ». Djelloul Djoudi, président du groupe parlementaire du Parti des travailleurs, a considéré que « la plus importante violence fut consacrée dans le cadre du code la famille considérant la femme comme une éternelle mineure, alors que la constitution bannit la discrimination entre les hommes et les femmes ». Selon lui, avant de procéder à l'amendement dudit texte, il « fallait commencer par la sensibilisation contre la violence à tous les niveaux institutionnels ». Samira Kerkouche Bouras, députée du FLN, a proposé, pour sa part, de revoir « les moyens prouvant que la femme a été violentée, d'autant plus que les citoyens refusent souvent de faire des témoignages dans ce sens ». Elle a suggéré également, d'instaurer des centres d'accueil au niveau de toutes les collectivités locales qui doivent être gérés par des psychologues, seuls habilités à prendre en charge la détresse des femmes ayant subi des violences conjugales. La même députée a estimé qu'il est nécessaire de réinstaurer le poste d'assistante sociale au niveau des APC et ce pour mieux orienter ces femmes qui sont souvent victimes de mentalités rétrogrades. Nadia Chouitem du Parti des travailleurs a illustré son intervention par des chiffres de la Gendarmerie nationale, indiquant qu'en 2012, plus de 261 femmes ont perdu la vie après avoir subi des violences. D'après elle, le fait d'instaurer des sanctions dans ce texte « est bien beau » mais il fallait également songer au volet sensibilisation, compte tenu « de la complexité du phénomène ». Fouzia Bensahnoun, députée du RND, a plaidé pour la mise en place d'une politique nationale de lutte contre la violence contre la femme. « La violence est une nouvelle forme de violence familiale qu'il va falloir combattre par des moyens juridiques et politiques car l'autorité de l'Etat fait reculer la violence », souligne-t-elle.