Au troisième jour de la Foire des miels à Gué de Constantine (Alger est), les lieux ne désemplissent pas de badauds et de clients. On goûte, on demande le prix de chaque miel avant de choisir celui qui convient le mieux. Car la propriété de chaque miel détermine le champ de son utilisation. Au niveau du stand de Nacer, un miel du camphrier est proposé. «C'est comme l'eucalyptus avec des vertus plus larges puisqu'il est recommandé contre la toux mais aussi l'œdème, la fatigue et le stress », explique cet apiculteur de Douaouda, propriétaire de 400 ruches installées à Magtaa Kheira et Oued El Alleug avec des transhumances au niveau de Djelfa. La transhumance. Tout un périple que les apiculteurs se doivent de respecter s'ils veulent produire des miels spécifiques. Il faut alors négocier les emplacements avec les arboriculteurs. «Ce partenariat gagnant-gagnant, puisque l'abeille contribue à la polonisation des arbres fruitiers, n'est financé que par l'apiculteur qui doit payer le propriétaire par une quantité de miel et le gardien des lieux 15 000 DA par mois», explique Ali Madoui, directeur de la coopérative apicole de Gué de Constantine. Ce gardiennage dure entre 25 jours et 1 mois. «La présence d'un surveillant dans les champs est recommandée face à la recrudescence des vols de ruches. C'est même récurrent quand on sait que le prix d'une ruche vide peut atteindre 10 000 DA et lorsqu'elle est pleine, son prix est de 20 000 à 25 000 DA», précise M. Madoui. Le miel, ce produit naturel cité dans le Coran, est souvent sujet à des imitations. Alors comment reconnaître un bon miel d'un faux? Pour certains apiculteurs, le goût, la texture, la couleur et l'odeur sont des critères efficaces pour déterminer le bon miel. Toutefois, d'autres affirment que seules des analyses dans un laboratoire pourront le déterminer. Une chose est certaine, la direction de la coopérative de Gué de Constantine où se tient cette dixième foire, a tenu à prélever des échantillons auprès de chaque exposant «pour veiller à la bonne réputation de cette rencontre et rassurer le client», affirme M. Madoui. Hier, lors de notre passage, les employés faisaient des prélèvements pour des analyses. Une première pour cette foire.