La foire du miel, qui se tient actuellement au siège de l'association des apiculteurs, sise à Gué de Constantine, à l'est d'Alger, attire des foules venues de toutes parts. Les visiteurs sont ravis de pouvoir acheter à l'occasion des produits authentiques. Plusieurs variétés de miel sont exposées à la foire, que ce soit celles de production des ruches fixes ou de transhumance. Des produits dérivés du miel sont également étalés, comme des cires de bougie, du savon ou des pommades. Les exposants ont apporté avec eux des trésors presque méconnus du public algérien. Aux côtés des miels de jujubier, d'eucalyptus et d'oranger, on peut volontiers goûter d'autres sortes de miels, comme «le miel de loubeyna», dont les abeilles extraient le nectar d'une plante saharienne. Ce type de miel est connu pour être un très bon calmant pour les diabétiques, nous dit Abou Houdeifa Ouidan, éleveur d'abeilles à Hamam Melouane (Blida). Sur ce volet, différents exposants ont mis en relief les bienfaits médicaux du miel, tous nectars confondus. Le plus démocratisé reste sans conteste le miel multifleurs qui contient des vitamines et sels minéraux. Il est excellent pour la fatigue, tous types de maladies de la peau, bon pour le système digestif et le système urinaire. Le miel d'oranger est recommandé pour combattre la grippe, la constipation, la diarrhée et les douleurs intestinales. Il constitue aussi une prévention pour les dents et les gencives. Le miel du jujubier est excellent, quant à lui, pour l'asthme, les muscles, le système immunitaire, l'anémie, et associé au gingembre il est recommandé pour les cancéreux. Le miel d'eucalyptus aide à lutter contre les bactéries et les virus, l'asthme et les problèmes respiratoires, les toux et les maux de gorge, le rhumatisme, les inflammations de la peau, la fièvre et la fatigue. La star de l'exposition reste, au vu de l'intérêt manifesté par de nombreux visiteurs, la gelée royale. Elle permet à la reine de la ruche d'avoir une espérance de vie supérieure de plus de 30 fois comparée aux ouvrières. La gelée royale contient tous les acides aminés nécessaires à la synthèse des protéines, des oligo-éléments et de nombreuses vitamines du groupe B. Les bienfaits de la gelée royale sont prouvés scientifiquement, nous font savoir les participants. Elle lutte contre les états de fatigue, l'asthénie, les fatigues sexuelles, les pertes d'appétit, les états de maigreur et l'hypotrophie du nourrisson. Quant à la propolis, c'est à l'entrée de la ruche que les abeilles déposent une grande quantité de cette substance qu'elles récoltent sur certains bourgeons d'arbres. C'est un antibiotique naturel, antiviral, antiseptique et désinfectant, anti-inflammatoire, antimycosique, antiacide, antioxydant et aide à stopper l'évolution des cellules cancéreuses. On pouvait aussi trouver à la foire du miel du pollen prêt à la consommation. Récolté par les abeilles sur les fleurs épanouies, le pollen est un véritable rééquilibrant fonctionnel et désintoxiquant général. Il permet de lutter contre les ennuis chroniques liés à une alimentation appauvrie en éléments vitaux. Les bienfaits du miel pour le bien-être humain et de sa santé ne sont plus à présenter, comme l'indique Younès Zitouni, apiculteur. «Il est mentionné dans le Coran que le miel est un remède», nous rappelle-t-il.
Un métier d'avenir Notre interlocuteur est un jeune universitaire qui a plongé dans la filière apicole à la fin de ses études. «J'ai fait une formation technique et maintenant je suis membre d'une coopérative à Tipaza. Aujourd'hui, les jeunes voient dans l'apiculture un avenir radieux, même si le métier reste difficile à exercer, car beaucoup de paramètres sont à prendre en considération pour avoir une bonne production (climat, saison, région et matériel).» S'agissant du matériel, un exposant estime que «la cherté de l'équipement se répercute sur le prix du miel qui, pour les citoyens, reste excessif». Concernant la production, des apiculteurs avancent une augmentation, car des centaines de ruche ont été mises en activité. Pour distinguer entre le miel pur et le miel industriel, la tâche n'est pas facile. La différence se situe dans la texture du produit. Selon un apiculteur du Djurdjura, «le vrai miel, le pur, ne se coupe pas dans un verre, sa ligne est continue.»