La police mise sur les moyens aériens dans la lutte contre la criminalité, notamment dans le maintien de l'ordre et la sécurité des personnes et des biens. C'est dans cette optique que deux hélicoptères de la police ont été déployés depuis le 11 avril 2014 dans la wilaya de Ghardaïa, suite aux évènements qui ont secoué cette région, a déclaré, hier, le directeur de l'Unité aérienne de la sûreté nationale (UASN), le contrôleur de police Djamel Younsi. C'est une mesure qui s'inscrit dans le cadre du dispositif sécuritaire mis en œuvre par le Groupement opérationnel du maintien de l'ordre (Gomo) en coordination avec la Gendarmerie nationale. Ce qui a permis l'intervention rapide et l'information des pouvoirs publics sur l'évolution de la situation en temps réel. « Ces appareils sont dotés d'un système de télésurveillance héliporté qui retransmet les images en temps réel et qui sont réacheminés par fibre optique sur les écrans des responsables de la DGSN, afin que des décisions soient prises rapidement si la situation le requiert », a expliqué Younsi à la presse, lors d'une visite guidée à l'UASN à Alger. L'Algérie est l'un des rares pays dotés de « Ferrari » du ciel Les responsables ont opté pour le système de la relève de l'effectif et des appareils tous les 15 jours « vu les conditions difficiles de travail, mais aussi pour permettre la maintenance des hélicoptères. Le pilote ne doit pas dépasser six heures de vol », a-t-il souligné, précisant que la DGSN prévoit l'ouverture d'unités régionales à Oran pour couvrir la région Ouest, Sétif pour l'Est. Un détachement est prévu à l'Ouest d'ici à la fin 2015. Pour le Sud, la situation semble un peu difficile, « vu les conditions climatiques difficiles, notamment le vent de sable », a ajouté le même responsable. La DGSN a recouru ces quatre dernières années aux moyens aériens dans la gestion des mouvements de foule, des manifestations sportives et de la régulation de la circulation. C'est ce qui ressort du bilan présenté par le directeur de l'UASN. Les missions effectuées par cette unité ont connu une évolution importante, soit 562 missions en 2012 à 1.202 missions en 2014, avec 1.39 vols. Durant les deux premiers mois de l'année en cours, les pilotes de la police ont accompli 98 missions avec 92 heures de vol. « L'année 2011 a connu un pic suite aux événements du mois de janvier dans la capitale, ce qui a nécessité la mobilisation des hélicoptères pour suivre de près la situation afin de parer à tout débordement », a précisé le directeur. Lors de la présentation de cette unité, le responsable a rappelé qu'elle a été créée en 2003. Elle dispose de 14 appareils, dont 10 de type Agusta ; huit sont équipés de caméras embarquées et deux autres sont destinés pour le transport d'éléments d'intervention et les missions de liaison. « Les hélicoptères Agusta sont « des Ferrari du ciel » et l'Algérie est l'un des rares pays à s'être doté d'une unité aérienne de police », a signalé un pilote. Les quatre hélicoptères de type Ecureuil sont dotés d'un système de télésurveillance héliporté pour assurer la transmission vidéo en temps réel. A l'occasion, le directeur a annoncé que l'unité a été dotée récemment d'un système de transmission vidéo numérique moderne « pour assurer la couverture aérienne de l'ensemble du territoire de la wilaya d'Alger, ainsi que des parties des wilayas limitrophes », a-t-il expliqué. En outre, la police peut engager trois hélicoptères à la fois et avoir des images vidéo de trois sites différents en même temps. Entre 5.000 et 8.000 véhicules scannés quotidiennement Concernant les missions assignées à cette unité, le responsable a précisé que son unité est chargée principalement de la surveillance et de la régulation du trafic routier et de la recherche de véhicules et de personnes suspects. La caméra scanne les trois voies et zoome sur les plaques d'immatriculation des véhicules en circulation. Ainsi, entre 5.3000 et 8.3000 véhicules sont quotidiennement scannés. Par ailleurs, l'unité compte dans ses effectifs 46 pilotes et 11 opérateurs caméra qui ont suivi une formation de base à l'école supérieure de l'air de Tafraoui et une spécialisation en hélico à l'école militaire d'Aïn Arnat à Sétif. Une spécialisation d'une année aux méthodes de recherches, de poursuite et de surveillance en hélico s'est déroulée à Oxford Air Training School (Grande-Bretagne). Dans ce contexte, le contrôleur Younsi a tenu à préciser que les pilotes qualifiés sont devenus des formateurs, « la qualification est effectuée par des pilotes algériens, des policiers ». En outre, la maintenance des appareils est assurée par 135 techniciens algériens qualifiés formés par les constructeurs Eurocopter et Turbomeca. L'année 2015 sera charnière pour la police aérienne : Elle sera marquée par la sortie d'une nouvelle promotion composée de 56 pilotes qui vont renforcer l'effectif, la qualification de nouveaux pilotes sur l'hélicoptère Ecureuil et la formation de pilotes et techniciens en langue anglaise. Le plan de développement de la DGSN prévoit également la réalisation d'une annexe au niveau de l'aéroport Houari-Boumediene et la réalisation d'infrastructures des unités régionales Ouest et Est en attendant également l'acquisition de stations de contrôle pour ces unités régionales.