Lors de sa dernière Assemblée Générale Ordinaire (AGO), tenue à l'hôtel Sheraton d'Alger, la Ligue de Football Professionnel (LFP) a dévoilé une statistique pour le moins étonnante sur le niveau des salaires des joueurs de notre championnat. Aussi paradoxal que cela puisse paraitre, ce sont les joueurs les mieux payés qui sont le moins utilisés par leurs clubs respectifs.Les chiffres dévoilés par la LFP montrent en effet, que 14 joueurs perçoivent un salaire mensuel supérieur à 2.000.000 DA, mais comptent un temps de jeu relativement faible, soit 3,66%. En revanche, les joueurs les plus utilisés avec un temps de jeu de 23,30%, sont ceux touchant des salaires de 800.000 à 999.999 DA. Les chiffres dévoilés par la LFP montrent aussi qu'ils sont 59 joueurs à percevoir des salaires de 0 à 399.999 DA, 33 joueurs de 400.000 à 599.999 DA, 48 de 600.000 à 999.999 DA, 56 de 1.000.000 à 1.999.999 DA et 83 de 1.200.000 à 1.999.999 DA. Le constat est frappant d'autant que parmi ces 14 joueurs les mieux payés de notre championnat, rares sont ceux qui évoluent en sélection nationale. Il dénote si bien de la mauvaise gestion au sein de nos clubs dont la quasi totalité connaissent, pourtant, d'énormes difficultés financières. Ces salaires jugés « faramineux » sont l'une des causes qui mettent l'avenir des clubs professionnels en danger, ce qui a d'ailleurs amené le vice-président de la LFP, Fawzi Guellil, à tirer la sonnette d'alarme. Le responsable de la ligue nationale a notamment conseillé aux membres de l'assemblée générale de revoir leur politique en la matière, les appelant à limiter leurs dépenses, notamment en ce qui concerne les salaires perçus par les joueurs. A ce titre, il fera également remarquer la présence dans notre championnat de joueurs étrangers qui n'ont même pas bénéficié de la moindre minute avec leurs clubs respectifs depuis leur recrutement. Un autre constat qui pousse à s'interroger sur les raisons de leur engagement avec tout ce qui en découle comme dépenses inutiles. Qui est responsable de cette « surenchère » ? Nos joueurs sont-ils surcotés ? Autant de questions qui reviennent sur les lèvres à chaque saison footballistique, mais que personne n'arrive à expliquer. En tout cas, au train où vont les choses, il n'est pas à écarter qu'on ait recours à la nouvelle loi du plafonnement des salaires à laquelle la FAF était favorable. Mais comme chacun le sait, ce projet qui devait entrer en vigueur, l'été dernier, et qui proposait de fixer de 800.000 à 1.200.000 DA le plus gros salaire à attribuer aux joueurs internationaux, n'a pas été concrétisé, les présidents de club n'ayant pas « joué le jeu ». Mehdi F.