« Il est temps de compter sur vos propres moyens et non sur les subventions de l'Etat », a tenu à avertir Necib lors de la journée technique sur le service public de l'eau organisée jeudi à Alger. Necib a mis l'accent sur la nécessité de satisfaire une demande de plus en plus croissante en matière d'eau potable, industrielle ou agricole. Il a rappelé l'engagement de l'Etat à gagner le pari de la disponibilité de l'eau. Selon lui, durant les 15 dernières années, le gouvernement a consacré un volume d'investissement de plus de 47 milliards de dollars pour le développement infrastructurel du secteur. L'Algérie compte aujourd'hui 84 barrages dont 12 en voie d'achèvement avec une capacité globale qui passe de 3,6 milliards m3 à 8,4 milliards m3 soit plus de 133% d'augmentation. Pour le ministre, c'est grâce à ces infrastructures et la mobilisation des eaux conventionnelles (barrages, transferts et forages) et non conventionnelles par le dessalement de l'eau de mer ou la réutilisation que l'Algérie a apporté des réponses concrètes à la problématiques de la rareté de l'eau. Aussi, le taux de raccordement au réseau d'adduction d'eau est passé de 78% en 1999 à 98% en 2014 et la dotation de 123 litres/jour/heure à 180 l/j/h. En outre, les fréquences de distribution d'eau potable se sont améliorées. Les statistiques indiquent que 38% de la population reçoit l'eau H24 contre 36% en 2013, 37% reçoit l'eau au quotidien avec une plage horaire moyenne de 10 heures et 25% sont desservis un jour sur deux et plus. Le ministre annonce que le plan d'action de 2015 accorde une attention particulière à la prise en charge effective des zones rurales et éparses pour permettre à leurs populations de s'alimenter d'une eau potable en qualité et en quantité. Les zones éparses à l'échelle nationale totalisent plus de 1.400 mechtas, douars et ksours dont 70% sont raccordés au réseau AEP. Le reste de ces zones, qui comptent 2,5 millions d'habitants, sont alimentées par le biais de fontaines et de sources. Le taux de remplissage des barrages au niveau national a atteint, à fin février, 88% avec un volume évalué à plus de 6 milliards m3. « A la faveur d'une saison hydrique exceptionnelle, on a pris toutes les dispositions nécessaires afin de sécuriser l'alimentation en eau potable durant cette saison estivale », a affirmé le ministre. En termes de perspectives, le ministre a soutenu que les efforts vont être poursuivis pour atteindre les objectifs fixés, notamment en matière d'équilibre régional, de sécurisation de la ressource et de soutien à l'agriculture. Mais le talon d'Achille du secteur reste la déperdition. Messaoud Terra, directeur de l'alimentation en eau potable au ministère n'a pas manqué d'aborder par l'image les déperditions d'eau potable à travers les canalisations défectueuses. Devant cet état de fait, il a instruit les directeurs des wilayas à identifier les défectuosités du réseau et intervenir rapidement pour y remédier.