Une foule nombreuse a assisté, dans la soirée du samedi, au spectacle « Mona Louisa », autour de l'énigmatique sourire de la « Joconde », le célèbre tableau de Leonard de Vinci. La pièce traite du drame de la femme dans la société algérienne et arabe. C'est l'histoire d'un artiste qui magnifie son œuvre et provoque ainsi une jalousie maladive de sa collègue qui est tombée amoureuse de lui. Ce spectacle de 60 minutes est interprété par trois comédiens, à savoir Rima Attal, Houcine Ben Smicha et Souad Khelfaoui. Cette création jette un regard sur l'Homme, un questionnement sur les valeurs humaines et leur déperdition, le regard étriqué que porte l'homme sur la femme... Il faut dire que Tounes Aït Ali a le mérite de sortir des thématiques locales pour traiter une thématique universelle. En fin de journée, la seconde représentation a suscité un grand engouement du public. « Harraga » que d'aucuns ont qualifié de « naïf », voire du « déjà vu, revu et consommé », a permis à la salle de rire à gorge déployée. La scène se déroule dans un port. Madjid est un intellectuel issu d'une famille noble. Il perd sa mère, son père se remarie. Depuis, il ne rencontre que des ennuis. Bouchentouf est un chômeur venu d'un milieu défavorisé. Ils se rencontrent et décident ensemble d'émigrer clandestinement. Plein de rêves et d'espoirs, ces deux personnages seront confrontés à une dure réalité. La pièce est jouée par un trio masculin, en l'occurrence Louz Houari, Mustapha Miratia et Sofiane Ahed. En sus de la mal-vie de ces jeunes, cette pièce touche du doigt un épineux problème qui n'est autre que la prise en charge « urgente » de cette frange de la société. Selon les critiques, la tragédie des harraga nous dévoile une face d'une partie de notre jeunesse qui nous fait mal, honte, autant qu'elle nous choque. Des réflexions, des débats, des rêves et des ambitions sont décrits avec talent grâce au génie créateur de ces jeunes acteurs. Pour eux, le souci est de parvenir à raconter d'une manière cohérente leur histoire, et de disposer d'un bon cadre de travail. Mme Amina Touati se dit très heureuse de mener à bon port cette première expérience.