La présidente de la Fédération algérienne des handicapés moteurs (FAHM), Atika El-Mameri, rappelle que les obstacles sont nombreux et parfois insurmontables. Elle prend l'exemple des bus inaccessibles pour les handicapés. Idem pour les taxis qui ne s'arrêtent pas devant quelqu'un sur une chaise roulante. Autre difficulté : un fauteuil roulant qui se casse. Le fait peut paraître anodin mais pour le handicapé cela est synonyme d'une journée passée à l'Office national d'appareillage pour personnes handicapées (ONAPH) dans l'espoir de trouver la pièce de rechange, sans parler des absences au travail et le tracas du transport que cela occasionne. « Quant à la paperasse pour la prise en charge au niveau de la Cnas, c'est le parcours du combattant », soutient Mme El-Mameri. Les personnes sondées, un problème épineux Quant aux paraplégiques blessés médullaires (blessure à la moelle épinière), un autre parcours les attend pour dénicher les sondes à usage unique. A cet effet, un SOS est lancé au ministère de la Santé et à celui du Travail et de la Protection sociale par les malades blessés médullaires, ceux atteints de spina bifida ou de sclérose en plaques pour leur faciliter l'accès aux sondes hydrophiles autolubrifiées à usage unique. Chaque personne dans cette situation a besoin de cinq sondes par jour pour vidanger la vessie de type neurologique. Ce type de vessie entraîne une rétention urinaire ou une vidange incomplète qui nécessite l'utilisation de ces sondes. Le problème est que ces sondes sont disponibles mais non remboursables par la Cnas. La FAHM plaide depuis une année auprès de la Cnas pour inscrire ces sondes sur la liste des produits remboursables mais sans résultat. Les auxiliaires de vie, un rêve Depuis des années, les membres de la FAHM demandent que les programmes ou les politiques en faveur des handicapés soient préparés et élaborés avec les associations concernées. Objectif : briser l'isolement des milliers de personnes ayant des besoins spécifiques. « Il est urgent de mettre en place des services à la personne », souligne Mme El-Mameri. La FAHM ne cesse de solliciter la mise en place d'un service taxi pour le transport, d'un service d'auxiliaire de vie à domicile, d'un auxiliaire scolaire, ou des établissements spécialisés qui prennent en charge les enfants qui ont un quelconque retard. Pour Mme El-Mameri, percevoir 4000 dinars par mois est insuffisant pour un handicapé. Mme El-Mameri espère beaucoup de la conférence qui va être conjointement organisée avec les ministères de la Solidarité et de la Jeunesse sur les personnes aux besoins spécifiques. « Car, il est temps de s'engager résolument avec les acteurs pour que les propositions aboutissent et soient budgétisées », a-t-elle suggéré. La FAHM qui regroupe environ une quarantaine d'associations souhaite avoir rapidement le statut d'utilité publique pour aider un maximum de personnes. Pour le moment, seuls le Croissant-Rouge algérien (CRA) et les Scout musulmans algériens (SMA) ont ce statut.