L'égypte, qui a vécu quatre années d'instabilité politique, a eu sa conférence économique de Charm El-Cheïkh. Vendredi dernier, trois monarchies du Golfe, l'Arabie saoudite, le Koweït et les Emirats arabes unis, ont promis chacune quatre milliards de dollars, neuf en investissements et trois en dépôts à la banque centrale. Le Sultanat d'Oman a rajouté 500 millions de dollars. Ces promesses d'investissements et d'aides sont un « clair soutien politique » international au président Abdel Fattah al-Sissi, a estimé, hier, le ministre égyptien de la Planification, Ashraf El-Arabi. « Il s'agit d'un soutien politique avant tout, et ce soutien est très important en ce moment », a dit le ministre. Les 12,5 milliards « nous permettent d'envisager confortablement la prochaine période et constituent une lettre de garantie, qui garantit que l'Egypte va se développer et devenir meilleure qu'avant », s'est enthousiasmé le ministre au second jour de la conférence qui a vu la participation des représentants de 80 pays, dont le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, représentant le président Bouteflika, et le Secrétaire d'Etat, John Kerry. Dans son discours, Kerry a promis « le plein engagement des Etats-Unis pour la sécurité, la prospérité et la paix que désirent et que méritent les Egyptiens ». Il a promis une « décision très prochainement » pour le déblocage d'une dernière enveloppe d'assistance militaire de 650 millions de dollars. Kerry a assuré, vendredi dernier, les chefs d'entreprise égyptiens et américains de la volonté de son gouvernement « d'être le catalyseur du développement économique de l'Egypte » qui espère ramener son déficit budgétaire à 10% du PIB à l'horizon 2019 et passer d'une croissance de 2% à 4%. Le pays arabe le plus peuplé souhaite, en outre, bâtir une nouvelle capitale administrative et financière qui doit être construite à l'Est du Caire et offrir une meilleure qualité de vie à quelque cinq millions d'habitants. Selon le ministre du Logement, Moustafa Kamal Madbouli, qui a présenté ce projet à des investisseurs potentiels présents à Charm El-Cheïkh, le terrain constructible du projet est « 12 fois plus grand que Manhattan, trois fois plus grand que Washington ».