Lors d'une conférence scientifique consacrée au plan national de lutte contre le cancer (2015/2019), le professeur Zitouni a souligné la nécessité d'impliquer le secteur privé dans le système de santé, notamment en matière de lutte contre le cancer, dès lors, selon lui, qu'« il prend en charge 70% des malades ». Organisée par la Société algérienne d'oncologie médicale (Saom), cette rencontre a été consacrée aux cancers urologiques. Une occasion pour le Pr Zitouni d'évoquer le plan anticancer. Une stratégie centrée sur le malade avec pour objectif majeur de baisser le taux de mortalité. Ce spécialiste chargé par le chef de l'Etat du suivi de ce plan a fait savoir que « le tabagisme reste un facteur favorisant la survenue des cancers, notamment des poumons (90%) ». Dans ce sens, il a plaidé pour le lancement d'un programme de sevrage en milieu juvénile et de lutte contre le tabagisme. L'autre cancer évoqué par l'intervenant est celui du sein. Il estime que le dépistage précoce est nécessaire pour un diagnostic précoce. De ce fait, il préconise l'utilisation des centres de la Caisse nationale des assurés sociaux qui disposant de gros moyens et qui sont présents dans plusieurs wilayas. Comme il a demandé à mener des études oncologiques et connaître les causes de l'apparition de ce cancer d'autant que seulement 10% sont d'origine génétique. Abordant l'évolution permanente du cancer, considérée comme étant la pathologie du siècle et du vieillissement, le Pr Zitouni a rappelé qu'actuellement, le nombre de personnes atteintes en Algérie se situe entre 45.000 et 50.000, insistant sur l'impératif de la prévention comme seul investissement valable pour réduire l'ampleur de la pathologie. Pour le Pr Zitouni, il faut impliquer les associations et les médias. Pour ce qui est des difficultés que rencontre le malade dans ses déplacements fréquents entre les services, le Pr Zitouni a déploré le temps perdu et l'absence de coordination entre les différentes spécialités à l'origine d'un diagnostic tardif dans nombre de cas. L'intervenant a aussi mis l'accent sur la révision des programmes de formation de la faculté de médecine, l'implication des polycliniques avec la présence de professeurs dans ces structures et le décloisonnement dans la prise en charge des malades. Le Pr Zitouni soulignera l'importance de l'intersectorialité dans l'application de la stratégie de santé publique.