Le chargé du suivi et de l'évaluation du plan national de lutte anticancer, le Pr Messaoud Zitouni, a fait part, hier, à Alger, de la hausse de nouveaux cas de cancer de 44 000 par an actuellement à 48 000 à l'horizon 2017. Le Pr Zitouni, qui présentait le plan de lutte anticancer (2015-2019) lors d'une journée parlementaire organisée par le Conseil de la nation à laquelle ont assisté des ministres, des professionnels de la santé et des cadres de la Sécurité sociale, a précisé que les cas de cancer enregistrés chaque année sont appelés à la hausse à l'avenir, imputant cette progression de la maladie au vieillissement de la population, à la pollution atmosphérique et à des comportements individuels à l'origine de cette maladie grave. Il a souligné que la mise en place du plan national de lutte anticancer visait à définir les principaux axes de la stratégie nationale pour faire face à cette maladie qui, dans le cas où elle ne serait pas maîtrisée, aura un impact négatif sur le plan socioéconomique, selon lui. Rappelant que la moyenne d'âge des personnes atteintes du cancer est de 49 ans chez les hommes et 51 chez les femmes, le Pr Zitouni a fait savoir que 75% de ces cas commencent le traitement à un stade très avancé de la maladie, ce qui amoindrit les chances de guérison, a-t-il dit. Une des caractéristiques de cette maladie "maligne" est l'apparition tardive des symptômes en plus de la longue durée de traitement, a encore souligné le spécialiste. Il a, par ailleurs, mis l'accent sur les moyens de traitement dont dispose l'Algérie, rappelant les efforts consentis par les pouvoirs publics en vue de rapprocher la santé du citoyen. Concernant les causes du cancer, le spécialiste a cité notamment le tabagisme qui est à l'origine de 90% des cas du cancer du poumon et de 35% des autres maladies cancéreuses. Il a plaidé, à cet effet, pour l'intensification des campagnes de sensibilisation et l'application stricte de la loi, notamment sur l'interdiction de fumer dans les lieux publics et dans les établissements scolaires. Il a également mis en garde contre d'éventuels déséquilibres dans le système de la Sécurité sociale si le tabagisme continue à ce rythme. Le professeur Zitouni a appelé, par ailleurs, à l'introduction de vaccins anticancéreux comme le vaccin contre le cancer du col de l'utérus et le renforcement du dépistage précoce de certains cancers, comme celui du sein, du colon et de la prostate. R. N.