La hausse des prix des produits alimentaires « échappe à tout contrôle », selon la Fédération algérienne des consommateurs (FAC), malgré les mesures de régulation en vigueur. Invitée, hier, par le forum d'El Moudjahid, la FAC a souligné qu'en matière de prix, « on se rejette la balle ». Elle estime que pour la régulation des prix, les mesures de contrôle ne manquent pas, mais restent inefficaces devant l'absence de décisions courageuses et d'une logistique claire relative au réseau commercial, de la production à la vente. « Nous n'avons pas un plan clair concernant les prix, la commercialisation, la distribution, le stockage. Nous n'avons pas de centres logistiques qui jouent le rôle d'intermédiaire entre les producteurs et les marchés », a fait remarquer le président de la FAC, Zaki Hariz. Comme la FAC n'a pas les moyens de faire face seule à la hausse des prix, elle a décidé d'organiser un workshop autour de cette question avec le concours d'experts et d'économistes. « Nous sommes quelque peu perdus face aux doléances des consommateurs, en l'absence d'un interlocuteur. Nous avons besoin d'un interlocuteur intersectoriel, qui peut intervenir dans n'importe quel domaine, à qui nous adresser, pour être plus efficace. Le Conseil national des consommateurs, composé de représentants de différents ministères, aurait pu jouer ce rôle si sa création était officielle », a souligné le vice-président et chargé de la communication de la FAC, Hassen Menouar. Il a déploré, dans ce contexte, que seul le ministère des Ressources en eau a répondu à leurs courriers « depuis trois ans que la Fédération sollicite les différents ministères à propos des préoccupations des consommateurs ». De même qu'il déplore la non-application du programme 2014-2018 relatif à la protection des consommateurs. « Nous avons proposé pourtant des solutions pour limiter les accidents dus au monoxyde de carbone qui fait des ravages chaque hiver. Nous sommes à la recherche d'un vis-à-vis », souligne-t-il. Surtout pour limiter les dégâts de certains produits alimentaires non conformes et qui sont à l'origine de l'obésité chez les jeunes, d'hypertension, de diabète... La FAC approuve l'initiative de la Fédération mondiale des consommateurs qui appelle à ce que l'Organisation mondiale de la santé ait son mot à dire sur les produits alimentaires commercialisés sur le marché mondial. « Le but est de mettre un frein aux maladies que génèrent les produits non conformes. Nous souhaitons être membre de cette fédération. Nous attendons le feu vert du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales », confie Hariz. Par ailleurs, la FAC a pris l'initiative de lancer un concours en direction des producteurs algériens pour la fabrication de produits conformes aux normes internationales, moins salés, moins gras, moins sucrés. Elle veut habituer le consommateur à manger sain. Surtout que 80% des consommateurs, selon le FAC, n'ont pas une alimentation équilibrée.