« Je la mets au défi de me ramener une entreprise dont j'ai ouvert le capital », a déclaré, hier, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, lors d'une conférence de presse organisée en marge de la cérémonie d'installation du comité de pilotage du projet « Ecoles-Knowledge management ». Cette déclaration intervient suite aux dernières allégations de Louisa Hanoune, faisant état de la privatisation de certaines entreprises publiques. « J'ai enlevé le mot privatisation dans la révision du code des investissements qui sera présenté devant l'APN », a fait savoir le ministre, tout en précisant que « le partenariat public-privé est un acte majeur de la politique du gouvernement » et que « personne n'a le monopole du nationalisme ». Réfutant les affirmations du PT, il précisera que ces gens « parlent pour eux-mêmes, les travailleurs et le peuple sont conscients ». L'Etat a injecté de l'argent pour sauver les entreprises publiques, comme le complexe d'El Hadjar « que des gens ont pris en otage au point de fermer le haut fourneau », dira Bouchouareb, soulignant que « l'Etat a consacré un milliard d'euros pour moderniser El Hadjar, et financé les mines d'El Ouenza et Boukhadra pour améliorer la qualité du produit ». « Le Premier ministre et le gouvernement, dira-t-il, ont décidé d'asseoir la base mécanique, en décidant de financer la SNVI de Rouiba, l'usine de Tiaret et les projets de véhicules industriels qui sont en train de se mettre en place ». A ceux qui veulent « entretenir l'immobilisme », il dira : « Je parle avec les actes. Jijel sera la nouvelle plateforme de la sidérurgie ». Bouchouareb dit avoir arrêté l'importation des produits qui existent en Algérie. Selon lui, il faut écouler les stocks de câbles électriques, les produits de BCR...ajoutant que sa feuille de route est claire. « Elle sera mise en œuvre, quels que soient les obstacles, pour faire sortir l'économie algérienne de l'impasse », a-t-il déclaré. Concernant l'information selon laquelle l'entreprise Sigma allait être privatisée, le ministre a précisé que celle-ci allait être dissoute et le gouvernement l'a ressuscitée en mettant en place un plan de développement. Abondant dans le même sens, Bachir Dehimi, directeur général du groupe industrie mécanique, a fait savoir que les travailleurs de Sigma (une entreprise sise à Guelma qui fabriquait des cycles et motocycles) « ont été choqués ». Selon lui, l'entreprise devait être liquidée, mais les mesures prises par le groupe mécanique avec le concours des pouvoirs publics en 2012-2013 l'ont sauvée. Il dira que 2 milliards de crédits lui ont été injectés pour des investissements et 2 milliards pour effacer ses dettes. « L'entreprise était déficitaire et ne pouvait pas assurer les salaires de ses travailleurs, mais le nouveau plan d'action a multiplié son chiffre d'affaires par 8. Aujourd'hui l'entreprise a un plan de charges sur 5 ans », a-t-il expliqué, tout en précisant que « le partenaire privé, qui a une relation commerciale de 100 millions de dinars » avec elle, « a tout juste émis une manifestation d'intérêt » et qu'il n'y a « aucune opportunité d'aller vers le partenariat pour le moment ».