Message fort du chef de l'Etat aux populations du sud du pays, à l'occasion de la célébration de la fête de la victoire. Comme pour rappeler, en ce 19 mars, que l'indépendance de l'Algérie n'excepte aucune contrée, Abdelaziz Bouteflika a choisi la région de Ghardaïa—geste hautement symbolique — pour adresser son message. « Le Sud est indissociable de l'Algérie, et l'un ne peut exister sans l'autre. Ils constituent un seul et même corps tant et si bien que la douleur ne peut en affecter une partie sans affecter tout le corps », a indiqué le président de la République. Tout en rappelant la nature pacifique des habitants de la vallée du M'zab, le chef de l'Etat s'est interdit d'opposer malékites et ibadites. « Vous êtes tous mes frères, je vous aime parce que vous êtes mes frères en religion et en piété patriotique, je vous respecte et vous défends parce que vous comptez parmi les meilleurs serviteurs de Dieu et de la patrie dans notre pays », a-t-il tenu à préciser. La situation à In Salah n'a pas été en reste. Le Président a tenu à rappeler que c'est au moment où la région de Ghardaïa commence à panser ses blessures, à renouer avec la sécurité, la quiétude et la sérénité d'antan, que les « discours irraisonnés » de la division gagnent In Salah. Une situation générée par l'action de « sape » et de déstabilisation menée par de « pseudos hommes politiques » dont les tentatives « visent à semer la culture du doute » et à pousser les populations « à nuire à leur pays ». « Affligé » de constater que « certains tendent à mettre en doute le dévouement et l'intégrité des dirigeants de leur Etat », le président Bouteflika en appelle au patriotisme des citoyens d'In Salah pour rester « attachés à la patrie et à ses intérêts ». Pointant du doigt « ceux qui se sont laissé glisser sur la dangereuse pente de la politique de la terre brûlée », le président Bouteflika a tenu à préciser que ces derniers ont pour « dessein d'arriver au pouvoir, même en mettant notre Etat en ruines et en marchant sur les cadavres des enfants de notre peuple ». Concernant la polémique générée par l'exploitation du gaz de schiste, Bouteflika a été on ne peut plus ferme : « La préservation de la santé des citoyens et de leur environnement est la ligne rouge que ni l'Etat ni nulle autre partie ne peuvent franchir. » Non sans exhorter les citoyens d'In Salah à faire montre de sagesse et de retenue et surtout ne pas se laisser entraîner par les aventuriers de tous bords, le chef de l'Etat estime que seuls le renforcement du front intérieur, la préservation de l'unité de la nation et la mobilisation autour de l'Etat national sont à même de garantir la stabilité du pays. L'autre clarification du Président, c'est celle inhérente au nouveau découpage territorial annoncé pour les régions du Sud et des Hauts-Plateaux. « Les mesures arrêtées seront concrétisées dès que sera réglée la question préjudicielle liée aux procédures réglementaires », a tenu à rassurer le chef de l'Etat.