« L'objectif de cette réunion est de rencontrer les responsables des entreprises algériennes, leur présenter notre programme d'action et identifier les moyens qui nous permettent de travailler ensemble », a affirmé Youcef Yousfi, ministre de l'Energie. Le programme du secteur de l'Energie offre à l'entreprise algérienne « un champ d'intervention considérable » et il y a une « opportunité manifeste » pour l'investissement dans de nouvelles activités. « Il y a un potentiel considérable d'investissement dans ce domaine. Nous avons des milliers de kilomètres de câbles à réaliser, plus de 500.000 pièces de rechange pour chacune des entreprises de production, des centaines d'appareils pour le forages et des pipes, 18 millions de panneaux solaires, des isolateurs thermiques, 100.000 chauffe-solaire, 50 millions de lampes, des transformateurs, des dizaines de milliers de camions pour le transport, des pistes, et bien autres projets que nous n'avons pas encore dévoilés. Nous savons qu'il y a des compétences nationales avérées à qui nous disons bienvenus pour réaliser ensemble ce programme », a indiqué le ministre. Cette participation est néanmoins, conditionnée par deux facteurs essentiels. « J'exige la qualité car notre secteur est extrêmement sensible et le coût car nous voulons être efficaces et compétitifs » a souligné Yousfi. « C'est un investissement sans risque car le marché est là et il est vraiment immense. Il y a une forte demande et des projets importants à réaliser. L'enjeu principal est de concurrencer les Chinois à travers la création d'une économie solidaire ». Le PDG de Sonatrach, Saïd Sahnoun a relevé, quant à lui, « l'intérêt » de travailler avec l'entreprise algérienne. « Sonatrach fera appel aux entreprises nationales. Il est question de trouver la forme adéquate pour réaliser des projets ensemble. Cela réussira en évitant la formule des projets intégrés. On veut une contribution certaine et abordable ». Pour Nourredine Bouterfa, PDG de Sonelgaz, le travail avec les entreprises nationales passe par « un travail de qualification » et « l'établissement d'un fichier des entreprises performantes ». A propos des entreprises désirant développer de nouveaux projets, Bouterfa assure « l'accompagnement à travers un partenariat et la mise en place d'un système de convention pour consolider les produits ». Le débat a permis aux présents d'exposer leurs potentialités et d'aborder les difficultés qu'ils rencontrent. Des rencontres « plus ciblées » traitant des besoins, opportunités et exigences de chaque branche seront organisées incessamment « pour un meilleur rapprochement », a rassuré Yousfi. Plan de développement du secteur Sonatrach a un ambitieux programme basé essentiellement sur la recherche et l'exploration. Un montant d'investissement de 80 milliards de dollar sera engagé pour la réalisation de ces projets au courant du prochain quinquennal. Le groupe compte, en effet, réaliser 10.000 km2 de sismique en 2D, 26.000 km2 de sismique 3D, l'achèvement de 124 puits par an, le développement de 260 gisements pour porter la production en hydrocarbure à la hausse... Dans le segment transport, Sonatrach va réaliser un réseau de 36 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP). Il est question de réhabiliter la raffinerie d'Alger et le projet d'unité de Skikda ainsi que la réalisation de trois nouvelles raffineries. Le groupe compte réaliser quatre complexes pétrochimiques. Sonelgaz ambitionne l'installation de 48.200 mégawatts à l'horizon 2024 dont 15.000 sur les cinq prochaines années. Elle prévoit la réalisation de 51.022 km de canalisation. Le programme national de développement des énergies renouvelables ambitionne d'atteindre une capacité de production de 22.000 MW d'ici à 2021. « Les entreprises nationales sont appelées à intervenir dans la fabrication des outils, matériels et équipements utilisés dans l'éolien et le photovoltaïque », a indiqué Nora Badjou, de la commission chargée de l'exécution de ce plan. La réalisation d'une usine d'une capacité de 400 MW à Rouiba et de cinq autres en partenariat est un début prometteur pour cette nouvelle technologie. Le programme d'efficacité énergétique vise à économiser 93 millions TEP et éviter plus de 193 millions de tonnes de CO2. Selon le programme, 100.000 logements équipés en murs isolateurs bénéficieront de l'aide de l'Etat à hauteur de 80%. Il est aussi question de la diffusion de 10 millions de lampes, annuellement, à basse consommation. Le programme public d'électricité et de distribution de gaz compte atteindre une production électrique installée de 32.200 MW, un réseau de transport de l'électricité de 50.500 km et de gaz de 26.630 km.