Quelques jours après la présentation du plan national anticancer par le professeur Messaoud Zitouni, le mouvement associatif, qui a participé à son élaboration, appelle à sa mise en œuvre. L'incidence des cancers en Algérie est en augmentation constante depuis 10 ans, avec près de 128 nouveaux cas pour 100.000 femmes en 2011. Pour le Dr Mustapha Moussaoui, président de l'Association d'aide aux personnes atteintes de cancer El-Badr, il est urgent d'entamer le plan national anticancer, car, selon lui, c'est une lutte qui ne sera pas facile à mener contre cette maladie du siècle, qui tue des millions de personnes chaque année. « Il n'y a rien à dire sur les décisions prises dans le programme national anticancer. Mais il faut l'entamer le plus tôt possible, car il s'agit d'un long processus à mettre en œuvre. Notre association a participé à l'élaboration de ce plan national, notamment dans le programme anti-tabagisme et nos propositions ont été prises en considération », souligne le Dr Moussaoui. Ce dernier explique que les cancers les plus fréquentes chez l'homme sont ceux du poumon, du colon-rectum, de la vessie, de la prostate et de l'estomac. Ils constituent 52,5% des cancers masculins. Le cancer du poumon, à lui seul, représente environ 15% des cancers masculins. Ceci confirme et consolide les tendances depuis 2001 avec la prédominance chez l'homme, des cancers liés au tabagisme (poumon-vessie), du cancer de la prostate qui connaît une augmentation rapide depuis le début des années 2000 et des cancers digestifs, notamment colorectaux. Selon le Dr Moussaoui, l'évaluation de l'incidence de la prostate se confirme. Il est aujourd'hui le troisième cancer chez l'homme. « Je pense qu'un grand travail a été fait. C'est-à-dire le plan d'action. Il ne reste que son application sur le terrain pour mener à bien ce programme ambitieux de lutte contre le cancer », explique le président de l'association El-Badr, qui fait part d'une campagne de de sensibilisation du 3 au 9 avril prochain. Pour le Dr Amel Hamane, porte-parole du Syndicat national des médecins généralistes de la santé publique, le plan national anticancer permettra de limiter les dégâts que provoque chaque jour cette maladie qui se développe silencieusement, avant de devenir incurable. « Le gouvernement a débloqué un budget conséquent pour mener une lutte sans merci contre le cancer. Donc le médecin généraliste occupe une place importante dans ce programme. C'est pour cette raison qu'une formation en oncologie lui a été dédiée, car il constitue le maillon fort de l'équipe médicale qui lutte contre cette maladie. C'est le premier qui doit détecter les premières symptômes lors des consultations », a lancé Amel Hamane, selon qui le cancer du col de l'utérus a régressé par rapport à celui du sein.