Dans un communiqué conjoint rendu public à l'issue de la visite d'Etat en Algérie du président zimbabwéen, Robert Mugabe, du 24 au 26 mars, à l'invitation du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, les deux pays ont réaffirmé « la nécessité d'œuvrer pour le développement économique et social du continent, dans le cadre notamment, du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad), dans l'Agenda 2063 ». Les deux chefs d'Etat ont, dans ce cadre, réaffirmé leur « soutien » aux efforts de l'UA dans sa quête de « solutions politiques aux crises et conflits en Afrique ». Ils ont aussi réaffirmé la nécessité de « travailler pour rendre l'architecture de paix et de sécurité de l'UA opérationnelle, grâce à la mise en place de la force africaine en attente ». Les présidents Bouteflika et Mugabe ont, dans ce contexte, salué la coopération sécuritaire « prometteuse » dans la région du Sahel, notamment dans le cadre du processus de Nouakchott. Ils ont exprimé leur « préoccupation » quant à la prolifération des groupes terroristes, du trafic de drogue et de la circulation illicite d'armes dans la région. Les deux présidents ont réaffirmé leur « engagement » à conjuguer leurs efforts en vue de lutter contre ces fléaux qui menacent la sécurité et la stabilité dans le continent. Bouteflika et Mugabe ont réaffirmé, à ce propos, leur « soutien » aux efforts de l'UA visant à « lutter contre le groupe terroriste Boko Haram, à travers notamment, le mandat accordé à la force multinationale conjointe », exprimant leur « solidarité » avec les pays confrontés à ce fléau. Les deux pays ont réitéré leur « engagement à travailler pour l'adoption de la convention générale sur le terrorisme international et du protocole sur la criminalisation du paiement de rançons aux groupes terroristes ». Evoquant la situation qui prévaut au Mali, le président Bouteflika a informé son homologue zimbabwéen des efforts menés par l'Algérie pour faciliter le règlement de ce conflit. Pour sa part, le président Mugabe a salué la signature de l'accord de paix et de réconciliation au Mali, rendant hommage au rôle de l'Algérie dans la conduite de la médiation internationale. Les deux présidents ont, dans ce contexte, invité toutes les parties maliennes à observer la mise en œuvre « stricte » et « rigoureuse » de cet accord et exhorté la communauté internationale à aider le Mali dans ses efforts pour le développement économique et social. Concernant la situation en Libye, les deux présidents ont exprimé leur « profonde préoccupation » devant la détérioration de la sécurité dans ce pays et ses répercussions sur les régions de l'Afrique du Nord et du Sahel. Ils ont, à cet effet, appelé toutes les parties libyennes, à l'exclusion des groupes terroristes reconnus comme tels, à participer « loyalement et de bonne foi », au dialogue initié par le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Libye, Bernardino Leon, afin de parvenir à « une solution politique qui préserve l'unité, l'intégrité territoriale, la stabilité du pays et la cohésion de ses habitants ». Les deux chefs d'Etat se sont félicités de la tenue, à Alger, de la réunion des dirigeants des partis et des militants politiques libyens dans le cadre du dialogue interlibyen, mené sous les auspices de l'ONU en vue de parvenir à une solution politique consensuelle à la crise libyenne et à la mise en place d'un gouvernement d'unité nationale. Concernant la question du Sahara occidental, les deux présidents ont réaffirmé leur soutien aux efforts du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et son envoyé spécial, Christopher Ross, pour parvenir à « un règlement politique juste et durable fondé sur l'exercice par le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l'autodétermination à travers un référendum libre, transparent et impartial ». D'autre part, les deux présidents ont évoqué la situation au Moyen-Orient, réitérant leur soutien à un « règlement juste et durable du conflit israélo-palestinien, la reconnaissance du droit du peuple palestinien à établir un Etat indépendant avec El-Qods comme capitale ». Par ailleurs, les présidents Bouteflika et Mugabe ont appelé à une « réforme profonde » de l'organisation des Nations unies, tout en réitérant leur attachement au consensus d'Ezulwini, pour une participation « plus large et plus active » des pays africains dans le processus de prise de décision au sein de l'organisation onusienne. Evoquant les relations bilatérales, les deux présidents ont examiné l'état de la coopération dans tous les domaines et ont décidé de tenir « dès que possible » la quatrième session de la commission mixte de coopération.