Question à un «câble» diplomatique : à qui profitent les «fuites» de WikiLeaks, dont il est difficile d'admettre qu'elles n'obéissent pas à un agenda ? De tous les pays membres des Nations unies, un seul, Israël, s'en tire, de l'aveu de ses premiers responsables, à «très bon compte». «Ces révélations n'affectent pas du tout Israël, peut-être même est-ce le contraire», reconnaît Giora Eiland, un ancien conseiller d'Ariel Sharon. Les pays qui ont laissé des plumes et qui pourraient être embarrassés après les «révélations» promises sur des cas de corruption présumés, sont ceux que George W. Bush et ses néoconservateurs mettent dans la case «Grand Moyen-Orient» à ….démocratiser … bessif au besoin. Ainsi donc, après avoir appris que c'est Hosni Moubarak qui a forcé la main à Bush pour «envahir» en 2003 l'Irak, la rue arabe sait depuis dimanche soir que les pays du Golfe, la Jordanie et l'Egypte sont terrorisés depuis 2005 par le danger nucléaire iranien et obsédés par les visées hégémoniques des chiites. Israël, le pays qui occupe la Palestine et le Golan syrien, complote contre les scientifiques de la région de haut niveau, comme il l'a fait en Irak avant 2003 et le fait en Iran quasi régulièrement ? On n'en parle plus. Ou si. Entre l'Etat hébreu et l'Etat perse, WikiLeaks a choisi pour les Arabes. Autrement dit, les Arabes et Israël s'offrent une alliance pour contrer l'Iran. Même si elle parait paradoxale, cette alliance qui fait l'impasse sur les Palestiniens, pourrait cacher une volonté quelque part de réveiller l'antagonisme arabo-perse. Comme pour mieux faire avaler cette pilule, les «messieurs» de WikiLeaks laissent croire que les dirigeants arabes ont tenu aux Américains sur l'Iran, le même discours : arrêter par tous les moyens, y compris la force, son programme nucléaire. La mise à nu du monde arabe et musulman ne s'arrête pas à la menace nucléaire iranienne. Elle porte aussi sur les différends au sein de la Ligue sur tous les sujets, les liens de la Turquie avec Al-Qaïda en Irak, le danger pakistanais…. WikiLeaks, une opération psychologique du Mossad pour, un, propager la peur du «péril islamo-nucléaire» incarné par le Pakistan et l'Iran, deux, justifier une opération militaire, trois, montrer que les Arabes sont à mille lieues de la démocratie et du respect des droits de l'Homme ?