L'Algérie a célébré, vendredi dernier, à l'instar d'autres pays, la journée mondiale du théâtre. Un programme varié a été tracé par le théâtre national algérien, Mahieddine-Bachtarzi (TNA). Un public pas nombreuxa suivi « Nissa El madina » de Chahinez Negouache. Puis, un hommage au comédien Arezki Rabah connu sous le nom d'Abou Djamel. Le public a beaucoup ri au spectacle « Nissa El madina » de Chahinez Negouache, une adaptation du texte de William Shakespeare. L'histoire gravite autour de la vengeance de deux dames bourgeoises de Windsor, « Page » et « Alice » qui contournent les astuces rusées de Sir John Falstaff, campé par Chaker Boulemdaïs qui décide de les courtiser pour des fins mercantiles. Quand les deux amies et confidentes découvrent la combine, elles décident de se venger, d'une manière subtile et burlesque. Le public a eu ainsi à apprécier durant une heure et vingt minutes, un décor olympien, des costumes qui renvoient au dix-septième siècle (1602). On retiendra le passage réussi de la jeune comédienne Sabrina Boukaria qui a signé une mimique créative. Sa suggestive interprétation est rythmée par une musique exécutée par Mohamed Nadjib. En second lieu, ce même public a écouté un message universel autour de cette journée mondiale du théâtre, écrit par le metteur en scène polonais Krzysztof Warlikowski, lu par le comédien professionnel Brahim Chergui : « Les vrais maîtres du théâtre se trouvent généralement loin de la scène. Et ils n'ont souvent que peu d'intérêt pour le théâtre en tant que machine à copier les conventions et à reproduire les clichés. Ils recherchent plutôt la source de l'impulsion, les courants de vie qui ont tendance à éviter les salles de spectacles et les foules promptes à copier un monde ou un autre. Nous copions au lieu de créer des mondes ciblés ou même dépendants de débats avec un public, et d'émotions sous-jacentes. Alors qu'en réalité, il n'y a rien qui révèle mieux les passions cachées que le théâtre ». M Mohamed Yahiaoui, directeur du TNA déclare : « Depuis son institution, en 1961, la journée mondiale du théâtre est célébrée le 27 mars et représente pour la communauté théâtrale du monde entier l'occasion de mettre en valeur la diversité de cette forme artistique et de promouvoir son importance dans nos sociétés contemporaines ». Pour l'hommage rendu à Abou Djamel, le comédien professionnel, Hamid Rabia témoigne : « Arezki Rabah est connu sous le nom artistique de Abou Djamel. Ce sobriquet lui est attribué par rapport à sa corpulence et à sa beauté. Il est né en 1938. C'est un artiste complet. Il est pétri de talent. Il est multiple. Il est aussi auteur, militant, comédien de radio, de télévision, de théâtre et de cinéma. Une figure emblématique connue de tous. Il a vécu les trois étapes importantes de l'Algérie (avant la révolution, pendant la révolution et après la révolution). Je l'ai connu en 1964 à l'Opéra d'Alger. On retiendra son passage dans un film aux côtés de la regrettée Ouardia où il avait joué son fils. Il a travaillé et collaboré avec tous les doyens du théâtre et du cinéma algérien ».En dernier lieu, tous les artistes présents à cette cérémonie comme Hamid Rabia, Brahim Chergui, Bahia Rachedi, Aïda Guechoud, Ahmed Benaïssa, Ouahiba Zekkal, Nadjia Benmarouf, Sid-Ali Bensalem et beaucoup d'autres sont montés sur scène pour une photo mémorable avec les membres de la famille du comédien Abou Djamel qui s'est excusé de ne pas pouvoir assister à cette cérémonie à cause de son état de santé qui ne lui permet pas le déplacement. Le public a apprécié deux expositions dans le hall du TNA. La première, une exposition de photographies en noir et blanc, sur d'anciennes pièces de théâtre comme : « Hia kalet oua ana kolt » en 1975, « Hafila tassir » en 1985, « Homk Salim » en 1972, « El Bouaboune » en 1970, « Bayae rassou fi kartassou » en 1989, « Dairate taachir koukazia » en 1969. La seconde exposition comprend des travaux de peinture mosaïque photos réalisée par des étudiants de l'école supérieure des Beaux-Arts d'Alger.