Chahinez Negouache a adapté « Les dames de la cité », œuvre universelle, à la société algérienne en utilisant, notamment, le dialectal comme moyen d'expression. Dans cette comédie d'une durée 75 minutes, scindée en sept actes, l'histoire gravite autour du chevalier Sir John Falstaff, qui se déroule à l'époque élisabéthaine. Ce même chevalier injure et offense les dames de la classe moyenne de la ville de Windsor. Une série d'aventures amusantes et d'actes de vengeance rehaussera l'œuvre, qui est d'une intensité comique et d'une force poétique infinie. Elle nous dit tout du grotesque et du comique, du réel et de l'irréel. Elle nous entraîne, aussi, très loin dans l'exploration de l'âme humaine. Dans un décor presque nu, sur une musique jubilatoire de Nadjib Sadrati, Chahinez Negouache nous amuse, charrie, transcende des thèmes, des sentiments, des sensations. Ces thèmes sont abordés dans cette pièce par le jeu et le discours théâtral assuré par six talentueux comédiens à l'instar de Chaker Boulamdaïs, Boualem Mouni, Sabrina Boukaria, Nadjla Trili, Djamel Mezouari et Ramzi Labiad. Ces comédiens confirmés visent à produire un théâtre où l'énergie créatrice est au service de la société. Il fallait être très audacieux pour transposer l'histoire de « Les joyeuses bourgeoises de Windsor » dans notre époque. En tout cas, le pari a été réussi, selon les premiers échos. Le jeu des acteurs a été remarquable. Certes, on retrouve l'âme du texte universel, mais Chahinez Negouache l'a modifié un peu et a contribué à sa modernité. Une démarche louable et méritoire qu'il faudrait féliciter et encourager. Chahinez Negouache active depuis quelques années dans la coopérative culturelle et théâtrale « Chamaâ » de Constantine. Ses œuvres ont été récompensées à maintes reprises : prix du jury au festival national du théâtre pour enfants à Khenchela avec la pièce « Arabat al ahlam », prix de la meilleure œuvre de théâtre avec la pièce « Khalf al abouab » au festival du théâtre amateur de Mostaganem. Avec cette même œuvre, elle obtient le titre de « Malek Bouguermouh » en 2013. Ce n'est pas tout. Chahinez Negouache a décroché, avec brio, le prix de la meilleure interprétation féminine dans plusieurs festivals ( Bejaia, Skikda et Djemila ). Chahinez Negouache a représenté l'Algérie à travers de nombreuses manifestations culturelles tel le festival du théâtre jeunesse au Soudan en 2005 où elle arrache le prix du meilleur rôle féminin avec la pièce « Min Ajl al watan » de l'association « 100% culture ». Elle a pris part, en 2011, au festival de théâtre en Italie avec la production « Khial Dhal » de Chaouki Bouzid pour le compte du théâtre régional de Skikda. Sa dernière participation remonte à quelques mois seulement avec l'œuvre « Khalf al abouab » au festival arabe du théâtre indépendant en Jordanie. Energique et confiante, Chahinez Negouache compte mettre en scène, avec la coopérative culturelle et théâtrale « Chamaâ » de Constantine, un monodrame intitulé « Akouakh bila Watan », avec le comédien Chaker Boulamdaïs.