Fort de son expérience dans le domaine de la rénovation et de la valorisation du vieux bâti, notamment pour les travaux qu'il a dirigés à Tlemcen et Alger, l'architecte restaurateur, Abdelouahab Zekagh, qui est à la tête de l'Office de gestion et d'exploitation des biens culturels (OGEBC), dirige les projets patrimoniaux inscrits dans le cadre de la manifestation « Constantine capitale de la culture arabe 2015 ». Après un arrêt de plusieurs mois en raison de blocages administratifs, les travaux ont repris depuis quelques semaines à la Médina. Un retard qui va entraver la livraison de l'essentiel des 34 projets sur les 70 pendant la manifestation. Cette vaste opération de sauvegarde et de mise en valeur du patrimoine matériel de la vieille ville Souika et, donc, d'une partie importante de la mémoire de Cirta, est considérée par les spécialistes comme étant la plus importante jamais menée à Constantine. Des projets patrimoniaux qui, selon M. Zekagh, que nous avons rencontré, bute aussi sur le refus de certains habitants et commerçants de laisser les équipes de l'OGEBC travailler. « Ce sont surtout les occupants et commerçants des quatre fondouks inscrits dans le programme de rénovation qui refusent l'accès à nos équipes. Nous avons tenté de négocier leur transfert, en vain, personne ne veut quitter les lieux, même momentanément » nous a-t-il déclaré. Concernant les sites archéologiques tels que la ville de Tiddis dans la commune Beni Hamiden et le tombeau de Massinissa dans la commune du Khroub, les opérations de réhabilitation et de fouilles seront menées incessamment. Pour le tombeau de Massinissa, érigé sur une colline au sud du Khroub, qui défie le temps et les civilisations depuis près de 18 siècles, une vaste opération de rénovation sera lancée, selon M. Zekagh. Elle consistera, principalement, à corriger les erreurs de la dernière opération de réhabilitation de 2004. « L'opération consiste à remettre dans son état d'origine l'ensemble de l'édifice, ou du moins essayer de corriger ce qui a été fait en 2004. Pour cela, des spécialistes et des archéologues feront appel à des techniques modernes en se basant sur la technologie des lasers pour placer les pierres et reconstituer le tombeau. Quant à Tiddis, en attendant les fouilles, le site sera agrandi et clôturé dans un premier temps, puis d'autres opérations de réhabilitation seront menées ». Notons, enfin, qu'une enveloppe financière de 7,7 milliards de dinars a été débloquée pour financer l'ensemble des opérations de réhabilitation du patrimoine culturel et matériel de la ville de Constantine dans le cadre de la manifestation culturelle.