La 3e conférence internationale des donateurs pour aider la Syrie s'est ouverte, hier, au Koweït, sous la présidence de Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, et de l'émir du Koweït, cheïkh Sabah al-Ahmed al-Sabah. Objectif assigné à cette conférence à laquelle prennent part 78 pays et 40 organisations internationales : rassembler en un an 8,4 milliards de dollars pour la population syrienne qui subit un conflit meurtrier depuis plus de quatre ans. Valerie Amos, chef des opérations humanitaires de l'ONU, a récemment affirmé que la situation s'est encore dégradée en Syrie où plus de 215.000 personnes ont péri depuis mars 2011, dont 76.000 en 2014, l'année la plus meurtrière. « Près de la moitié des quelque 23 millions d'habitants que compte la Syrie ont été déplacés par le conflit, ce qui constitue un record mondial inégalé depuis 20 ans et quatre Syriens sur cinq vivent dans la pauvreté et la misère », déplore Ban Ki-moon, à l'ouverture de la conférence. « C'est pour cela, dit-il, que l'ONU réclame un effort sans précédent. » Premier à mettre la main à la poche, l'émir Sabah al-Ahmad Al-Sabah a appelé le Conseil de sécurité à « mettre les divergences de côté pour trouver un règlement politique à ce conflit dévastateur ». « J'ai le plaisir de vous annoncer un engagement à hauteur de 500 millions de dollars », annonce-t-il, qualifiant la situation dans ce pays de « plus grande catastrophe humanitaire de l'histoire moderne ». Les Etats-Unis ont promis, par la voix de leur ambassadrice aux Nations unies, Samantha Power, 507 millions de dollars. Les Emirats arabes unis ont annoncé qu'ils apporteraient 100 millions de dollars et l'Arabie saoudite 60 millions de dollars. L'Union européenne prévoit de doubler son aide à 1,1 milliard d'euros cette année. « Les besoins sont immenses et un effort exceptionnel est nécessaire », commente le commissaire à l'Aide humanitaire, Christos Stylianides. Les agences de l'ONU disent qu'elles risquent de réduire, voire d'interrompre, l'aide fournie aux 7,6 millions de déplacés et aux 3,9 millions de réfugiés syriens établis pour la plupart dans les pays voisins, si les sommes requises n'étaient pas rassemblées. « Avec 2,6 millions d'enfants syriens déscolarisés, une génération entière est menacée par la guerre », avertit l'Unicef. En 2013 et 2014, les deux premières conférences sur la Syrie ont rassemblé des promesses de dons de 1,5 milliard de dollars et de 2,4 milliards, dont plusieurs n'ont pas été honorées, déplore l'ONU.