Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, vient d'annoncer qu'une loi de finances complémentaire pour l'année 2015 est en préparation. Ce texte se doit de combler « les lacunes » de la loi de finances initiale et de tenir compte de la nouvelle donne économique, estiment des députés, contactés, hier, par nos soins. Mohamed Guidji, président du groupe parlementaire du RND, a affirmé, à ce titre, que ce choix doit répondre assurément à une donne économique marquée par une crise engendrée, notamment par une baisse importante des prix du pétrole. D'où le besoin d'y tenir compte à travers des mesures complémentaires susceptibles de combler les éventuels déficits en la matière. D'après lui, le recours à une loi de finances complémentaire ne constitue pas une règle de par le monde, mais une exception qui intervient pour parachever des processus enclenchés auparavant et dont l'aboutissement nécessite des mesures supplémentaires. « Je pense qu'il sera question d'introduire de nouvelles orientations concernant la rationalisation des dépenses », soutient Guidji, qui dit ne pas pouvoir se prononcer sur ce projet de loi dont les contours ne sont toujours pas connus. Naâmane Laouar, coordinateur du groupe parlementaire de l'Alliance pour l'Algérie verte, a souhaité, quant à lui, que ce texte veille à ce que les effets générés par la crise pétrolière soient résorbés de manière à ne pas affecter l'économie nationale, plaidant pour l'encouragement des investissements nationaux et l'introduction de facilitations au profit des investisseurs locaux pour booster la production nationale. Laouar a mis l'accent également sur l'urgence de mettre de l'ordre dans le secteur des importations et des exportations, comme l'avait précisé le Premier ministre dans son intervention à l'ouverture de la conférence sur le commerce extérieur. Djelloul Djoudi, président du groupe parlementaire du Parti des Travailleurs, a proposé, dans ce sillage, de revoir la copie, en tenant compte des prix du pétrole en constante baisse. Ce qui a engendré des pertes au Trésor public et un déficit des réserves de change. Ce qui implique, dira-t-il, la prise de mesures conséquentes telles que « la révision des exonérations qui coûtent au Trésor public une enveloppe de 60 milliards de dinars chaque année ». Cela dit, poursuit Djoudi, cette loi de finances complémentaire constitue « une occasion pour arrêter cette politique d'exonération ». D'un autre côté, et avec l'abrogation de l'article 87 bis, des salariés vont être touchés par cette décision, notamment en ce qui concerne les allocations familiales qui seront revues à la baisse. Ce qui nécessite évidement l'engagement de nouvelles mesures aussi sur le plan social, souligne Djoudi. Ce dernier considère aussi que cette LFC complémentaire ne doit en aucun cas omettre de reconsidérer les régions du Sud en leur offrant davantage de moyens et de ressources pour la prise en charge de leurs attentes quotidiennes. Saïd Bouhadja, chargé de communication du FLN, a indiqué, pour sa part, que cette loi de finances complémentaire est plus que « nécessaire pour réorganiser le secteur du commerce extérieur, comme l'avait souligné le Premier ministre, et ce, en instaurant plus de rigueur et de fermeté dans ce sens ». Le but étant de mettre fin à « l'anarchie dans ce domaine et rendre plus efficace le commerce extérieur dans un contexte marqué par une crise pétrolière qui n'a pas encore livré tous ses secrets ».