Réduction de la pression fiscale et de la lutte contre la fraude et l'évasion fiscales ainsi que le soutien aux petites et moyennes entreprises (PME), constituent les priorités du gouvernement dans le projet de la loi de finances 2010, en cours d'examen actuellement. C'est le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, qui l'a déclaré à Istanbul, où il a participé aux réunions annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI). “Ce projet de loi va fondamentalement conforter la démarche du gouvernement en matière de réduction de la pression fiscale et de la lutte contre la fraude et l'évasion fiscales”, a déclaré en substance le ministre des Finances en marge de la rencontre du FMI à la presse. Le projet de loi de finances pour 2010 envisage tout autant des mesures en faveur des petites et moyennes entreprises (PME). Ces dernières se déclinent à travers entre autres, des mesures de réduction de certains impôts à des taux relativement bas, notera le ministre mais sans pour autant donner des précisions à ce sujet. L'objectif étant “l'élargissement de l'assiette”, expliquera Karim Djoudi. S'agissant du budget 2010, le ministre dira qu'il sera caractérisé par “un déficit accru du fait de la baisse des recettes pétrolières en 2009 par rapport à 2008”. “Le budget pour l'année prochaine maintiendra le prix de référence du baril de pétrole à 37 dollars en intégrant les avoirs du Fonds de régulation des recettes (FRR) qui va couvrir le déséquilibre”, expliquera encore le ministre des Finances. Interrogé sur l'étendue du déficit budgétaire prévu pour 2010, Djoudi notera que ses services “attendent la conclusion du Conseil des ministres sur cette question”. Par ailleurs, il est utile de noter que l'avant-projet de loi de finances (LF) pour 2010 sera présenté lors de la prochaine réunion du gouvernement. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et son staff examineront donc ce texte qui devrait consolider la LFC 2009. Le budget de fonctionnement de même que le train de vie de l'Etat seront drastiquement réduits expliquera un ministre au fait de cette question. Il faut noter dans le même temps que le projet de loi de finances 2010 inclut une série de nouvelles mesures visant à réorganiser le secteur économique national et à assainir le secteur du commerce extérieur. En effet, sur le plan externe, les revenus à l'exportation ont diminué de moitié. Par contre, les importations algériennes ont été stabilisées à 19 milliards de dollars, grâce aux mesures engagées dans les lois de finances précédentes. Les réserves de changes se sont stabilisées et correspondent à 4 années d'importation. Le gouvernement aura donc à revigorer le système de financement de l'économie nationale, via la constitution d'un fonds de régulation des recettes. Ceci dans l'objectif de donner plus de visibilité à l'action publique indépendamment des fluctuations des prix du pétrole. En matière d'accession au logement, le gouvernement prévoit de nouvelles mesures pour faciliter aux Algériens d'avoir un toit. C'est d'ailleurs ce qu'a expliqué le ministre de l'Habitat, récemment : “La loi de finances 2010, en cours de discussion, va consolider ce qui est bon, et il y aura certainement d'autres dispositions complémentaires pour rendre le citoyen solvable en matière d'acquisition du logement”, a-t-il indiqué en substance tout en précisant que la loi de finances complémentaire pour 2009 “a accordé une bonification du taux d'intérêt pour les fonctionnaires afin d'acquérir ou construire un logement”. Il s'agit d'une disposition concernant la mise en place d'un crédit du Trésor à un taux d'intérêt de 1% par an pour permettre aux postulants d'accéder au financement de leur logement, explique-t-il.